La mission de l'ONU au Liban face aux bombardements israéliens
La Finul, mission onusienne au Liban, déplore «une évolution extrêmement dangereuse» de la situation dans le sud du Liban, avertissant qu'il est «inacceptable de compromettre la sécurité des soldats de la paix de l’ONU». La mission existe depuis 1978 pour pacifier la zone limitrophe.
Prise en étau dans la guerre féroce que se livrent le Hezbollah et Israël, la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul) voit, jour après jour, sa marge de manœuvre se réduire comme peau de chagrin.
Dans un message sur la plateforme X le 6 octobre, la mission des Nations unies a déclaré être «profondément préoccupée par les activités récentes des l'armée israélienne à proximité immédiate de la position 6-52 de la Mission, au sud-est de Maroun al-Ras (secteur Ouest), à l’intérieur du territoire libanais», précisant que les canaux de communication étaient maintenus.
La Finul a évoqué «une évolution extrêmement dangereuse», déclarant «inacceptable de compromettre la sécurité des soldats de la paix de l’ONU qui accomplissent les tâches qui leur ont été confiées par le Conseil de sécurité». Elle a rappelé également «à tous les acteurs leur obligation de protéger le personnel et les biens de l’ONU».
329 soldats de l'Onu morts au Liban
En 1982, Tsahal lance une opération terrestre intitulée «Paix en Galilée» afin d'éliminer les bastions des Fedayins palestiniens de Yasser Arafat. Plus de 100 000 soldats israéliens contrôlent le sud du Liban jusqu'aux portes de Beyrouth. Durant la guerre civile libanaise (1975-1990), la Finul, créée en 1978, tente tant bien que mal de pacifier la zone frontalière en s'interposant entre les belligérants.
A l'origine, la Finul devait œuvrer au retrait des forces de Tsahal du territoire libanais, à la restauration de la paix et de la sécurité à la frontière et enfin aider le gouvernement libanais à rétablir sa souveraineté dans la zone.
Après le conflit opposant le Hezbollah à Israël en juillet 2006, les prérogatives de la mission onusienne ont été élargies. La Finul devait désormais assurer le contrôle de la cessation des hostilités entre les belligérants en vertu de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'Onu, déminer la zone frontalière, appuyer le déploiement des forces armées libanaises dans la zone et s'interposer en cas de nécessité.
Aujourd'hui, la mission compte environ 10 500 soldats originaires de 48 pays pour un budget avoisinant les 500 millions de dollars annuels. En 46 ans de présence sur le sol libanais, pas moins de 329 militaires sont morts en service.