«Honte à vous» : au Canada, des manifestants reprochent à Macron son impuissance diplomatique au Proche-Orient

«Honte à vous» : au Canada, des manifestants reprochent à Macron son impuissance diplomatique au Proche-Orient© Ryan Remiorz Source: AP
Emmanuel Macron et son homologue canadien Justin Trudeau à Montréal au Québec.
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En déplacement au Canada, le président français a vivement été pris à partie le 26 septembre par des manifestants. Ces derniers lui reprochaient l'attentisme de Paris dans les dossiers au Proche-Orient, avec un conflit à Gaza qui perdure depuis près d'un an et une offensive israélienne qui débute au Liban.

«S'ils savaient comme on se bat pour que ça aille mieux», a déclaré depuis Montréal, le 26 septembre, un Emmanuel Macron déconfit. Le président français venait d’être pris à partie par des manifestants, mécontents de l'inaction française à Gaza et au Liban.

«Il ne doit pas y avoir de guerre au Liban», avait déclaré plus tôt Emmanuel Macron sur le réseau social X (ex-Twitter). «Nous appelons avec force Israël à cesser l’escalade au Liban, le Hezbollah à cesser les tirs vers Israël et tous ceux qui leur en fournissent les moyens de cesser de le faire», avait-il ajouté.

La demande de cessez-le-feu au Liban, annoncée la veille par Paris et Washington devant le Conseil de sécurité de l’ONU a, elle, été rejetée par l'exécutif israélien.

«Vous avez du sang sur les mains» : Emmanuel Macron pris à partie par des manifestants

«Soyons clairs, nous ne vendons pas d'armes, nous demandons un cessez-le-feu, nous sommes allés au Conseil de sécurité pour cela», s'est-il notamment défendu face à des manifestants pour la paix au Proche-Orient qui l'ont vivement interpellé. Emmanuel Macron sortait alors d'une conférence de presse avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Parmi les critiques, assenées en anglais, on pouvait entendre : «Vous tuez des bébés en Palestine», «Honte à vous» ou encore «Vous avez du sang sur les mains». Venu échanger avec certains d’entre eux, le président français s’est défendu : «Nous avons fait le maximum mais nous ne sommes pas le substitut du gouvernement libanais.»

«Ce que vous dites est inacceptable. Ils ont tué des centaines de personnes», a rétorqué le président français au cours d’un échange musclé avec une jeune femme qui défendait le Hamas comme n'étant «pas un groupe terroriste, mais un mouvement de résistance».

«Impuissance» de la France, «impotence» des Nations unies

Le 23 septembre, la France avait envoyé un émissaire au Liban, en la personne de son ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Celui-ci avait affirmé le soutien de Paris à Beyrouth «en toutes circonstances» sans que cela empêche l’intensification des frappes israéliennes.

Dans un article paru dans le journal en ligne Mondafrique, le journaliste français Nicolas Beau fustige l’attitude de Paris, qui selon lui «joue les amies fidèles et compatissantes du Liban». Et de constater que, sur le dossier de l’explosion du port de Beyrouth, quatre ans après le déplacement du président Macron, «force est de constater que peu de choses ont changé». «Les ruines du port sont toujours là, béantes, témoins silencieux d’un État failli et d’une communauté internationale impuissante» a-t-il ajouté.

Le terme d'«impotence» est également revenu à la bouche de Marc Pierini, chercheur à Carnegie Europe, ancien ambassadeur de l’Union européenne en Turquie, mais à l'égard des Nations unies. «Nous assistons à l’impotence du principal forum du principal instrument qui pourrait assurer une désescalade ou travailler vers la paix», affirmait-il le 26 septembre auprès d'une télévision publique française.

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