Envoi de troupes en Ukraine: «Nous n'accepterons jamais cela», assure le chef de la diplomatie hongroise
Dans une interview à RIA Novosti publiée ce 6 mars, le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjártó a déclaré que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine «constituerait une violation» de la position commune des membres de l’OTAN, estimant que «tout» devait être fait afin d’éviter un conflit entre l’Alliance atlantique et la Russie.
«Nous devons faire tout notre possible pour éviter toute confrontation directe entre l'OTAN et la Fédération de Russie», a déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Peter Szijjártó, dans une interview accordée à RIA Novosti publiée ce 6 mars.
Celui-ci revenait sur l'enregistrement audio, diffusé le 1er mars par la rédactrice en chef de RT Margarita Simonian, d'une conversation entre officiers de la Bundeswehr évoquant une frappe de missiles Taurus contre le pont de Crimée.
«Nous avons une décision au sein de l'OTAN. Et cette décision n'a encore été remise en question par personne», a également souligné le chef de la diplomatie hongroise. Décision «prise il y a un peu plus de deux ans» et qui «stipule que l'OTAN n'est pas partie à ce conflit», a-t-il précisé.
Ces propos renvoyaient cette fois plus précisément aux récentes déclarations d'Emmanuel Macron. «Rien ne doit être exclu» concernant un éventuel déploiement de troupes occidentales en Ukraine, avait déclaré le président français à l'issue d'une conférence de soutien à l'Ukraine le 26 février. Des propos avec lesquels de nombreux dirigeants occidentaux s'étaient désolidarisés, à l'instar notamment du chancelier allemand Olaf Scholz.
Le 5 mars, le président français a enfoncé le clou, enjoignant les alliés de Kiev à «ne pas être lâches», des propos qui ont fait grincer des dents à Berlin et à Washington.
«Notre décision commune ne nous permet pas d'envoyer des troupes en Ukraine»
L'envoi de troupes, selon Peter Szijjártó, «constituerait une violation de notre décision commune de l'OTAN». «Il existe une décision de l'OTAN que nous soutenons, et notre décision commune ne nous permet pas d'envoyer des troupes en Ukraine […]. Nous n'accepterons jamais cela», a insisté le diplomate.
Ce dernier a par ailleurs réitéré que la Hongrie ne fournirait pas d'armement, tout comme elle n'enverrait pas de troupes en Ukraine. Un refus d’envoyer des armes aux forces ukrainiennes auquel se tient Budapest depuis l’éclatement du conflit entre Moscou et Kiev, plaidant pour une résolution diplomatique.
En mars 2022, peu après l’éclatement du conflit en Ukraine, les ministres des Affaires étrangères des pays membres du bloc militaire chapeauté par Washington avaient rejeté toute possibilité d’intervention militaire contre les forces russes. «L’OTAN n’est pas partie au conflit. L'OTAN est une alliance défensive», avait déclaré le jour de ce vote le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg. «Nous ne cherchons pas la guerre ni le conflit avec la Russie», avait-il encore déclaré.
Une position, commune, qui n’a pas empêché ces mêmes pays d’envoyer individuellement des armements à Kiev, de former ses soldats, et plus récemment de signer des accords bilatéraux de sécurité avec l’Ukraine.