Yémen : les États-Unis frappent encore les Houthis, qu'ils qualifient d'entité «terroriste»
- Avec AFP
Pour la quatrième fois en moins d'une semaine, les États-Unis ont frappé les infrastructures militaires des Houthis dans les provinces d'Hodeida, Taëz, Dhamar, Al-Bayda et Saada. De leur côté, les rebelles yéménites préviennent qu'ils continueront leurs opérations en mer Rouge.
L'armée américaine a visé pour la quatrième fois en moins d'une semaine les Houthis sur leur territoire au Yémen, avec, dans la nuit du 17 au 18 janvier, des frappes au sol sur 14 missiles des rebelles pro-Iran qui s'en prennent depuis des semaines au trafic maritime.
Ces frappes américaines, dans un Moyen-Orient qui s'approche d'un embrasement régional, sont intervenues quelques heures après que Washington a de nouveau qualifié d'entité «terroriste» les rebelles yéménites qui poursuivent leurs attaques de navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.
Selon la chaîne des rebelles al-Masirah, les frappes nocturnes ont visé «les gouvernorats d'Hodeida, Taëz, Dhamar, Al-Bayda et Saada».
Malgré les frappes américaines, les Houthis continueront leurs opérations
Hani Kayed, un habitant d'Hodeida âgé de 44 ans, a affirmé à l'AFP avoir entendu le bruit d'une explosion aux «alentours de 2h16 heure locale» ce 18 janvier, venant de l'est de la ville, près de l'aéroport.
Dans la soirée du 17 janvier, les forces armées américaines «ont mené des frappes sur 14 missiles des Houthis, soutenus par l'Iran, qui étaient prêts à être lancés depuis les zones contrôlées par les Houthis au Yémen», a écrit le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter).
«Ces missiles sur des pas de tir représentaient une menace immédiate pour les navires marchands et les bâtiments de l'US Navy dans la région et auraient pu être lancés à n'importe quel moment, ce qui a déclenché l'intervention des forces américaines pour exercer leur droit et leur obligation inhérents à se défendre», a ajouté le commandement américain. «Nous allons poursuivre nos activités pour protéger la vie des marins innocents», a ajouté le commandant du Centcom, Michael Erik Kurilla, cité dans le communiqué.
Un responsable des Houthis a de son côté déclaré à al-Masirah que son groupe allait «continuer à cibler les navires qui se dirigent vers les ports de la Palestine occupée, quelles que soient les agressions américano-britanniques pour tenter de nous en empêcher».
La Russie appelle les États-Unis à «arrêter l'agression contre le Yémen»
Depuis Moscou, où il donne sa conférence de presse annuelle, le ministre russe des Affaires étrangères a appelé les États-Unis à cesser leur «agression» contre le Yémen. «Le plus important maintenant est d'arrêter l'agression contre le Yémen, parce que plus les Américains et les Anglais bombardent, moins les Houthis voudront parlementer», a déclaré Sergueï Lavrov.
Au large du Yémen, en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, ces rebelles, en guerre depuis près d'une décennie contre le gouvernement yéménite, ciblent des navires marchands qu'ils estiment liés à Israël.
Des actions qu'ils disent conduire en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, territoire pilonné et assiégé par l'armée israélienne depuis l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre.
La multiplication des attaques des Houthis a provoqué ces derniers jours, en réponse, des frappes américaines et britanniques, une troisième salve ayant ainsi frappé le 16 janvier au sol quatre missiles.
Le mois dernier, les États-Unis ont mis en place une force navale multinationale pour protéger les navires de la mer Rouge, une voie de transit essentielle qui représente jusqu'à 12% du commerce mondial.