«Personne ne peut garantir le contrôle de la situation» si Israël envahit Gaza, prévient l'Iran
- Avec AFP
Le ministre iranien des Affaires étrangères a averti le 15 octobre à Doha que «personne» ne pourrait «garantir le contrôle de la situation» si Israël devait lancer une offensive terrestre dans la bande de Gaza. De son côté, Washington a dépêché un deuxième porte-avion dans la région.
«Si les attaques du régime sioniste contre la population sans défense de Gaza se poursuivent, personne ne peut garantir le contrôle de la situation contre la perspective d'un élargissement du conflit», a déclaré le 15 octobre le ministre des Affaires étrangères iranien Hossein Amir-Abdollahian.
En visite au Qatar, il a, selon l'agence de presse qatarie QNA, évoqué «la situation dans les territoires palestiniens» avec l'émir Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. Le Qatar a joué par le passé le rôle de médiateur entre Israël et le Hamas. L'émirat péninsulaire fut également impliqué dans l'accord sur un échange de prisonniers conclu entre les Etats-Unis et l'Iran qui comportait la levée du gel par Washington de six milliards de dollars d'avoirs iraniens.
La République islamique soutient financièrement et militairement le mouvement islamiste palestinien qui a lancé le 7 octobre une attaque sanglante contre Israël. Elle rejette toutefois les accusations sur son implication dans l'attaque.
Le chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs indiqué lors de sa rencontre avec le dirigeant qatari que les hauts responsables du Hamas, qu'il a rencontrés à Beyrouth et Doha ces derniers jours, considéraient «la question des civils prisonniers» comme «une priorité de leur programme», et que «si les conditions étaient assurées, ils prendraient des mesures appropriées», selon le ministère.
L'agence de presse iranienne Irna a fait état le 14 octobre au soir d'une réunion entre le chef de la diplomatie iranienne et le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qui est basé au Qatar.
Alors qu'il se prépare à lancer une offensive terrestre à Gaza, Israël craint l'ouverture d'un second front sur sa frontière nord avec le Liban, si le Hezbollah, autre mouvement soutenu par l'Iran, décidait d'intervenir pour soutenir son allié palestinien.
Hossein Amir-Abdollahian a également rencontré à Beyrouth l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland, a indiqué le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric. «Toutes les réunions du Conseil de sécurité ont porté sur les efforts diplomatiques visant à libérer les otages, à garantir l'accès à l'aide humanitaire et à éviter que le conflit ne s'étende à l'ensemble de la région», a-t-il affirmé.
Washington dit craindre l'escalade, mais dépêche un deuxième porte-avion dans la région
Les États-Unis affirment craindre une «escalade» du conflit et une possible «implication de l'Iran», selon les termes du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, qui s'exprimait lors d'une interview à la chaîne CBS. «C'est un risque dont nous sommes conscients depuis le début» du conflit, a-t-il ajouté.
«C'est pourquoi le président a agi aussi rapidement et de manière résolue pour déplacer un porte-avions en Méditerranée orientale, pour avoir des avions dans le Golfe, car il a envoyé un message très clair à tout Etat ou entité qui chercherait à tirer profit de cette situation», a encore déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a annoncé samedi 14 octobre l'envoi par les Etats-Unis d'un second porte-avions en Méditerranée orientale afin de «dissuader les actions hostiles contre Israël ou tout effort visant à élargir cette guerre». L'USS Eisenhower et ses navires d'escorte rejoindront un premier porte-avions - l'USS Gerald R. Ford.
1 300 personnes ont été tuées en Israël lors de l'attaque du Hamas, surtout des civils, dont des enfants, et au moins 126 prises en otage, selon des responsables israéliens. À Gaza, la riposte israélienne a tué 2 300 personnes, dont 700 enfants et fait 9 042 blessés selon les derniers chiffres des autorités locales.