«Fattah» : l’Iran dévoile son premier missile hypersonique
L’Iran a dévoilé son premier missile balistique hypersonique. Baptisé «Fattah», il est présenté comme pouvant déjouer les systèmes de défense anti-aériens des pays de la région.
«Nous devrions remercier Dieu pour cette grande réalisation», car «elle rendra le pays plus fort», s’est félicité ce 6 juin le président iranien Ebrahim Raïssi, lors d’une cérémonie de dévoilement du premier missile balistique hypersonique. Cet engin devrait renforcer «le pouvoir de dissuasion» de l'Iran, ce «qui apporte la sécurité et une paix stable aux pays de la région», a-t-il estimé.
The domestically-developed hypersonic missile "Fattah", #Iran IRGC's most recent achievement, was unveiled on Tuesday morning (June 6) in the presence of President Ebrahim Raisi. pic.twitter.com/wzwUTRR3ez
— IRNA News Agency (@IrnaEnglish) June 6, 2023
Baptisé «Fattah» (le conquérant) par l'ayatollah Ali Khamenei – plus haute personnalité religieuse et politique de la République islamique d'Iran –, ce missile est présenté comme ayant une portée de 1 400 kilomètres et pouvant atteindre une vitesse comprise entre 13 à 15 fois la vitesse du son.
Capable de manœuvrer à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'atmosphère terrestre, il «traverse tous les systèmes de défense antimissile», assure le général Amir Ali Hajizadeh, commandant de la Force aérospatiale des Gardiens de la Révolution (CGRI). «Avec ce dévoilement, l'Iran est devenu l'un des quatre pays à disposer de cette technologie», s’est-il félicité, en référence au club restreint des nations disposant de missiles hypersoniques.
Un «saut générationnel significatif», assure Téhéran
La Corée du Nord et les Etats-Unis avaient annoncé en 2021 avoir procédé à des essais de telles armes, plusieurs années après la Russie, ravivant les craintes d'une nouvelle course aux armements. Selon le renseignement américain, la Chine aurait également procédé en 2021 à un essai de missile hypersonique. La Russie a conservé sa longueur d'avance en annonçant en mars 2022 avoir utilisé des missiles hypersoniques Kinjal en Ukraine.
Fin mai, le chef de la CGRI avait déclaré que le parachèvement de ce premier missile hypersonique iranien marquerait un «saut générationnel significatif» dans la conception de missiles. Une annonce qui intervenait quelques jours après que Téhéran ait dévoilé la dernière version de son missile balistique Khorramshahr. Appelé Kheibar, il serait capable de délivrer une ogive d’1,5 tonne jusqu’à 2 000 kilomètres de distance.