L’émissaire de Pékin débute une tournée diplomatique à Kiev, l'Occident reste sceptique
L’ambassadeur chinois Li Hui, chargé de discuter du règlement de la situation en Ukraine, a débuté sa tournée européenne par Kiev. L’UE a d’ores et déjà annoncé qu’elle n’accepterait aucun compromis qui déplairait aux autorités ukrainiennes.
Li Hui, représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiennes, a déclaré ce 18 mai depuis Kiev qu'il n'existait pas de remède miracle pour mettre fin au conflit en Ukraine, tout en appelant Kiev et Moscou à engager des pourparlers.
«Il n'y a pas de panacée pour résoudre la crise et toutes les parties doivent [...] bâtir une relation de confiance mutuelle et créer les conditions pour arrêter la guerre et dialoguer», a insisté l'émissaire de Pékin, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.
En visite depuis le 16 mai en Ukraine, cet ancien ambassadeur de Chine en Russie s'est notamment entretenu avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba. Ce dernier a déclaré à l’ambassadeur Li Hui, selon le communiqué du ministère ukrainien des Affaires étrangères, qu’il n’accepterait aucune proposition de paix qui impliquerait de renoncer à des territoires ou de «geler» le conflit en l’état.
Li Hui est le plus haut responsable chinois à s'être rendu en Ukraine depuis le début de l'offensive russe en février 2022. Lors de ses échanges avec des responsables ukrainiens, l’émissaire de Pékin a également souligné que son pays «continuerait à fournir une assistance à l'Ukraine dans la mesure de ses capacités». Son voyage, destiné à promouvoir un règlement politique de la guerre, doit également le mener en Russie, ainsi qu’en Pologne, en France et en Allemagne.
Pour les Occidentaux, seule compte l’approche ukrainienne
L’Union européenne espère «sincèrement que la Chine jouera un rôle positif» dans la situation en Ukraine, à savoir que Pékin convaincra Moscou de mettre fin à son opération en Ukraine et de «respecter la charte de l'ONU», a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, la veille de l’arrivée de Li Hui à Kiev.
Même unilatéralisme du côté de la présidente de la Commission européenne. «Il y a une proposition sur la table pour résoudre le problème. C'est la proposition du président Zelensky, et ce sont les fondations sur lesquelles nous devons travailler», a déclaré Ursula von der Leyen le 15 mai.
Fin février, Pékin a proposé un plan en 12 points pour mettre fin à la guerre, reçu avec défiance par les Occidentaux. «Si la Chine veut jouer un rôle constructif dans ce conflit, elle doit faire pression sur la Russie pour qu'elle retire ses troupes d'Ukraine et du territoire souverain ukrainien», avait fustigé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. «On ne peut pas raisonnablement considérer que la Chine soit impartiale» sur le dossier ukrainien, avait-il encore déclaré.
D’autres pays entendent contribuer à un dénouement politique du conflit en Ukraine. Le 16 mai, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé qu’il mènerait une mission de paix au côté de cinq autres dirigeants africains. De l’autre côté de l’Atlantique, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva plaide pour la formation d’un groupe de médiation constitué de pays non alignés. Des initiatives qui risquent de froisser en Occident.