Esplanade des Mosquées : les pays arabes exigent une action du Conseil de sécurité de l'ONU
- Avec AFP
Soutenu par une série d'Etats musulmans, le représentant palestinien a demandé une réaction ferme des Nations unies après la visite polémique du ministre israélien de la Sécurité nationale, qui remet en cause selon eux le «statu quo» à Jérusalem.
Nombre de pays arabes et musulmans ont exigé le 4 janvier que le Conseil de sécurité de l'ONU agisse pour condamner la visite d'Itamar Ben Gvir, nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale, sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, qui provoque un tollé international.
«Aux quatre coins du globe, on dit que la communauté internationale décide du sort de la solution à deux Etats» entre Israël et les Palestiniens, a affirmé le représentant palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour lors d'une déclaration à la presse. «C'est à elle de décider de défendre et de protéger le statu quo historique à Jérusalem et [ses] sites musulmans et chrétiens» a-t-il ajouté, entouré d'une dizaine d'ambassadeurs d'Etats arabes et musulmans.
Des actes et pas seulement des paroles
«Nous voulons que ce comportement [devant] la mosquée Al-Aqsa ne se reproduise pas et nous voulons une garantie pour honorer et respecter le statu quo [des lieux saints à Jérusalem] par des actes et pas seulement par des paroles», a martelé le diplomate palestinien.
Riyad Mansour et ses homologues arabes et musulmans à l'ONU ont tenu le 4 janvier une réunion préparatoire avec le président en exercice du Conseil de sécurité, l'ambassadeur du Japon Kimihiro Ishikane, qui présidera ce 5 janvier à 15h [20h GMT] une réunion du Conseil pour débattre de «la situation au Moyen-Orient, notamment la question palestinienne».
Membre du gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël, Itamar Ben Gvir a effectué le 3 janvier un bref déplacement sur cette esplanade des Mosquées, soulevant une vague de condamnations internationales, y compris de la part des Etats-Unis, allié historique d'Israël.
La Jordanie dénonce un «acte extrémiste»
L'ambassadeur de la Jordanie à l'ONU Mahmoud Daifallah Hmoud a ainsi jugé que cette «incursion» était un «acte extrémiste susceptible de créer un nouveau cycle de violence». «Le Conseil de sécurité doit prendre ses responsabilités au sérieux et mettre un terme à ce genre de tentatives», a lancé le diplomate jordanien, rappelant que son voisin «Israël s'était engagé à respecter le statu quo juridique et historique et le droit [international]».
Depuis la visite d’Itamar Ben Gvir, les Nations unies, par la voix du porte-parolat du secrétaire général Antonio Guterres, se sont contentées d'«appeler toutes les parties à s'abstenir de prendre des mesures qui puissent faire monter les tensions à et autour de Jérusalem».
Troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme connu sous le nom de «Mont du Temple», l'esplanade des Mosquées est située dans la Vieille ville de Jérusalem, dans le secteur palestinien occupé et annexé par Israël. En vertu d'un statu quo historique, les non-musulmans peuvent se rendre sur le site à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement, un geste dénoncé comme une «provocation» par les Palestiniens et plusieurs pays du Moyen-Orient.
Itamar Ben Gvir est en faveur de l'annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens. Ces derniers habitent dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert vers les pays voisins d'une partie des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création d'Israël en 1948.