En plein regain de tensions, la Serbie dépêche son chef des armées près du Kosovo
- Avec AFP
Alors que les frictions persistent entre la communauté serbe du Kosovo et les autorités de Pristina, le président de Serbie Aleksandar Vucic a envoyé le chef des armées sur le terrain. Le général précise que la situation est «compliquée et complexe».
Le président de Serbie Aleksandar Vucic a dépêché dans la soirée du 25 décembre le chef des armées, le général Milan Mojsilovic, à une dizaine de kilomètres de la province du Kosovo, où des Serbes ont dressé des barricades dans une nouvelle montée des tensions.
Le chef d'état-major de l'armée serbe, joint par téléphone par la télévision Pink, a déclaré être sur la route vers Raska, ville qui se trouve à dix kilomètres du Kosovo, après s'être entretenu avec le président Vucic à Belgrade.
«Les tâches que l'armée serbe a obtenues [...] sont précises, claires et seront entièrement mises en œuvre», a déclaré le général Mojsilovic.
«La situation là-bas est compliquée et complexe, et elle requiert dans la période à venir la présence de l'armée serbe le long de la ligne administrative», a-t-il ajouté.
Une communauté serbe marginalisée
Le 15 décembre, le président serbe avait affirmé avoir l'intention de «demander» au commandement de la force de l'OTAN présente au Kosovo, la KFOR, l'autorisation de déployer «jusqu'à 1 000 militaires et policiers» afin qu'ils protègent les populations serbes présentes dans la région. Une demande qui avait été transmise officiellement le 16 décembre.
La province serbe du Kosovo a proclamé unilatéralement son indépendance en février 2008. Celle-ci est aujourd’hui reconnue par les Etats-Unis et de nombreux pays occidentaux, mais pas par la Chine, la Russie, l’Inde ou encore l’Espagne.
Belgrade soutient la communauté serbe dans cette région peuplée très majoritairement d'Albanais, au moment où Pristina veut asseoir sa souveraineté sur l'ensemble du territoire.
Plusieurs centaines de Serbes tiennent depuis le 10 décembre dans le nord du Kosovo des barrages pour protester contre l'arrestation d'un ancien policier serbe, paralysant la circulation vers le reste de la Serbie.
Peu avant le déploiement du général Mojsilovic, plusieurs médias serbes ont diffusé une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, dans laquelle on entend des rafales d'armes, en affirmant qu'il s'agit de «combats» survenus en début de soirée lorsque les forces kosovares ont essayé de démanteler une barricade.
Ces allégations ont été aussitôt été démenties par la police kosovare qui a affirmé sur sa page Facebook que ses membres n'avaient participé à aucun échange de tirs.
Les médias à Pristina ont affirmé en revanche qu'une patrouille de la Force de maintien de la paix au Kosovo (KFOR) se trouvait dans la zone des tirs, mais qu'il n'y a pas eu de blessés, ni de dégâts. La KFOR, qui a renforcé ces derniers temps sa présence dans le nord, n'a pas communiqué sur l'incident.