La gare de Briançon occupée par près de 200 migrants
La gare de Briançon a été investie ce 25 octobre par près de 200 migrants après la fermeture de l'établissement dans lequel ils étaient hébergés. La préfecture des Hautes-Alpes assure mettre tout en œuvre pour «maintenir l’ordre public».
De 150 à 200 personnes occupaient le 25 octobre la gare de Briançon (Hautes-Alpes) après la décision d'un établissement hébergeant des migrants arrivant de la frontière italienne d'interrompre les accueils, selon la préfecture.
Briançon: près de 200 de migrants trouvent refuge à la gare, après la fermeture des Terrasses solidaireshttps://t.co/w1UGiIkKAipic.twitter.com/CX3GFuJReO
— BFM DICI (@BFM_DICI) October 25, 2021
Il s'agit essentiellement de réfugiés afghans, pour la plupart des jeunes hommes et quelques familles, de source policière. La préfecture des Hautes-Alpes précise dans un communiqué «avoir mobilisé les moyens nécessaires pour maintenir l’ordre public» et étudier des solutions «pour le transport des personnes présentant les conditions pour cela, tout comme pour la prise en compte des personnes en situation de vulnérabilité».
Cette nuit, plus de 230 personnes en exil ont dormi à la gare de Briançon faute de prise en charge. Ce matin, l’État a fermé le centre de test PCR ainsi que les guichets SNCF pour empêcher les personnes de se déplacer. De nombreux bénévoles sont sur place pour apporter une aide. pic.twitter.com/VzyzCx3vNl
— Utopia 56 (@Utopia_56) October 25, 2021
L’association Refuges Solidaires, qui gère le refuge Terrasses Solidaires, avait affirmé le 24 octobre être «confrontée à des arrivées plus importantes dépassant largement ses capacités d’accueil» – soit «plus de 200 personnes présentes pour une capacité de maximum 80 personnes» – et avoir de fait décidé d'interrompre totalement l'accueil de nouveaux arrivants.
Elle plaide pour que «des actions soient mises en place dans les plus brefs délais» et notamment pour que «d'autres opérateurs prennent en charge l'accueil d'urgence en complément de [son] action». L'association a appris dimanche que 180 migrants se trouvaient «de l’autre côté de la frontière», en route vers Briançon, et averti «qu’ils ne [pourraient] pas être accueillis et qu’ils [devraient] continuer leur route».
Le refuge solidaire de Briançon a fermé ses portes hier en raison de la surpopulation (plus de 200 personnes). Nous occupons actuellement la gare. Nous exigeons que les autorités fournissent le plus rapidement possible des solutions d’hébergement d’urgence complémentaires. pic.twitter.com/KeypHOomeT
— Tous Migrants (@tousmigrants) October 25, 2021
«C’est une question de dignité et de sécurité mais avant tout de sécurité», a expliqué l'administrateur bénévole de l'association, Jean Gaboriau, joint le 24 octobre par l'AFP.
La préfecture rappelle de son côté que nombre de ces arrivants se trouvent en «situation irrégulière au regard du droit au séjour» faute d'avoir demandé l'asile dans leur premier pays d’entrée en Europe, l'Italie.
Les autorités notent aussi que les capacités d’hébergement d’urgence de l'Etat ont été «fortement augmentées» ces dernières années, à la fois pour les demandeurs d'asile et pour les autres personnes vulnérables, «éligibles au dispositif d’hébergement d’urgence de droit commun, dans la limite des places disponibles».