Rennes : une ancienne école brièvement occupée pour y loger des familles de migrants
A Rennes, des membres d'un collectif de soutien «aux personnes exilées» ont investi le 16 octobre une école publique inoccupée afin d'y installer des migrants en marge d'une manifestation. La police est ensuite intervenue pour déloger les occupants.
Le 16 octobre, une inter-organisation de soutien «aux personnes exilées» a profité d'une manifestation déclarée qu'elle pilotait pour s'écarter du cortège déclaré et occuper une école publique désaffectée à Rennes, selon les informations de Ouest-France et France Bleu.
Ce collectif qui défend «un logement pour tous» a scandé «des solutions, des lieux de mise à l’abri, des logements vides existent : réquisition !» et utilisé les locaux pour y loger des familles de migrants. «Les lieux avaient été repérés auparavant, mais l’action n’a été dévoilée qu’au dernier moment», écrit le journal. «Ici, il y a l’eau et l’électricité, c’est toujours mieux que le parc des Gayeulles», argumente un des activistes interrogé par Ouest-France. 34 migrants se sont installés provisoirement, des personnes qui erraient «entre le 115 (le dispositif d’hébergement d’urgence) et les Gayeulles [un parc où vivent dans des tentes plusieurs dizaines d'individus]», d'après le média local.
Le but des militants était d'interpeller les pouvoirs publics et la préfecture. Selon un journaliste sur place, les forces de l'ordre sont intervenues pour vider l'ancienne école maternelle. «Les familles sont de nouveau dans la rue», a twitté ce reporter.
L'école du Faux-Pont a été évacué par la police, toutes les familles sont de nouveaux dans la rue. #Rennes#logement#Refugiéshttps://t.co/4ELBYaNT4ypic.twitter.com/b4JnSuwG1h
— Theo Prn (@Theop_rn) October 16, 2021
Cette évacuation à la demande de la mairie s'est faite dans le calme, d'après France bleu. Dans un communiqué, publié par la radio, la mairie explique les raisons de l'intervention policière : «Le bâtiment actuellement investi, qui accueillait auparavant l'école maternelle Faux-Pont, n'est pas adapté à de l'hébergement et a été affecté à des associations. La Ville de Rennes, dont la responsabilité pénale est engagée en cas d'occupation sans droit ni titre, a demandé l'évacuation du bâtiment. La Ville de Rennes est fortement mobilisée, depuis de nombreuses années, pour pallier l'insuffisance de places et la saturation du dispositif national de mise à l'abri. A ce titre, la Ville héberge directement 950 personnes, chaque soir, alors même que la mise à l'abri des personnes sans hébergement relève de la responsabilité exclusive de l'Etat. Elle n'est plus en capacité, logistique et financière, de proposer des places supplémentaires.»
France bleu rapporte qu'un nouveau rassemblement est prévu pour le 18 octobre, devant la mairie.