Macron ouvre la porte à une adhésion du Kosovo à l'UE, vives critiques à droite
Lors d'une entrevue avec le Premier ministre kosovar, le président français a assuré que le Kosovo avait vocation à rejoindre l'UE, «le moment venu» et à plusieurs conditions. Cette déclaration a déclenché de vives critiques à droite.
Recevant le Premier ministre de la République du Kosovo, Albin Kurti, à l'Elysée le 23 juin, Emmanuel Macron a déclaré que, «comme tous les pays des Balkans occidentaux», le Kosovo avait «vocation, le moment venu et lorsque les conditions seront pleinement remplies, à adhérer à l'Union européenne».
Dans cet objectif, selon le président français, le Kosovo devra engager «de profondes transformations en matière économique, sociale, environnementale, mais aussi et surtout concernant le fonctionnement des institutions démocratiques, l'Etat de droit et la gouvernance». Et aussi, «résoudre le différend qui l'oppose à la Serbie».
Non reconnu par l’ONU et l’Union européenne le Kosovo ne peut en rien rejoindre l’Europe
Une déclaration qui n'a pas plu à plusieurs personnalités politiques de droite, comme Florian Philippot, qui a plutôt invité à faire sortir la France de l'UE. «Macron veut faire entrer le Kosovo dans l’Union européenne. Il serait temps qu’on en fasse sortir la France, non ? Qu’ils prennent notre place, ce sera parfait ! Frexit Vite», a écrit le chef des Patriotes partisan du Frexit.
Pas hostile à la construction européenne, Valérie Boyer, n'a également pas manqué de réagir, se positionnant pour sa part contre un quelconque élargissement. «Nous devons nous opposer à tout élargissement de l'Union européenne. L'élargissement sans limite a fragilisée l'Europe ces dernière années», a écrit la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône.
«Non à l’adhésion du Kosovo à l’Union européenne ! Non reconnu par l’ONU et l’Union Européenne, le Kosovo ne peut en rien rejoindre l’Europe. Emmanuel Macron n’a-t-il pas d’autres priorités ?» a de son côté fustigé le député LR Eric Ciotti.
Le député soulève en effet un élément majeur quant à une éventuelle adhésion du Kosovo, à savoir que cinq pays membres de l'UE ne le reconnaissent pas, notamment ceux d'entre eux qui sont concernés par des risques sécessionnistes comme l'Espagne, Chypre, la Grèce, la Roumanie et la Slovaquie.
Territoire né de l'ex-Yougoslavie, le Kosovo, a déclaré son indépendance en février 2008, neuf ans après la fin de la guerre qui l'a opposé à la Serbie, entre 1998 et 1999. Belgrade ne reconnaît pas cette indépendance et considère le Kosovo comme une province autonome. L'ONU est sur la même position, mais aussi l'Union européenne qui paradoxalement considère pourtant aujourd'hui le Kosovo comme un candidat potentiel pour un futur élargissement. Le pays lui-même n'a pourtant jamais présenté de candidature officielle.