Christian Estrosi veut suspendre les accords de Schengen, une semaine après l'attentat de Nice
- Avec AFP
Suite à l'attentat qui a fait trois morts dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption de Nice, son maire Christian Estrosi réclame la suspension des accords Schengen, qui permettent de voyager sans contrôle aux frontières dans 26 pays européens.
Dans une interview donnée à Nice-Matin parue le 5 novembre, le maire les Républicains de Nice Christian Estrosi propose de «suspendre pour un certain temps les accords de Schengen». Il justifie sa proposition en ces termes, une semaine après l'attentat qui a coûté la vie à trois personnes : «Nice n’a pas été touchée parce que c’était Nice, mais à cause de sa proximité avec la frontière.»
Christian Estrosi souhaite également que les réfugiés se voient retirer leur statut protecteur «en cas de délit». Par ailleurs, pour l'ancien ministre, «toutes les démarches de droit d’asile doivent être effectuées dans les consulats généraux mutualisés sur le territoire des ressortissants demandeurs d’asile».
Autant de propositions qu'il dit porter dans une démarche commune avec l’ancien commissaire européen en charge de l’Union de la sécurité, Julian King.
Les proposition de Christian Estrosi s'expliquent par le fait que l'homme qui a assassiné trois personnes au couteau dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption, Brahim Aouissaoui, est un ressortissant tunisien de 21 ans entré clandestinement en Europe fin septembre par l'île italienne de Lampedusa. L'enquête a pu déterminer qu'il était arrivé à Nice deux jours avant l'attaque. Blessé par balles lors de son interpellation par la police, le pronostic vital du terroriste est toujours engagé, selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Il a par ailleurs été testé positif au Covid-19.
L'enquête étant toujours en cours, deux personnes étaient en garde à vue le 4 novembre : un mineur de 17 ans en Seine-Saint-Denis (selon une source judiciaire relayée par l'AFP) et un Tunisien de 29 ans, interpellé le 3 novembre à Sarcelles (Val-d'Oise) qui est lui aussi soupçonné d'avoir eu plusieurs échanges avec l'assaillant.
L'espace Schengen, dont la France fait partie depuis 1995, permet aux voyageurs de circuler librement avec un simple document d'identité. Depuis fin 2015, des contrôles aux frontières ont cependant été rétablis par les autorités françaises, notamment à Menton, près de Nice. Les trains sont systématiquement contrôlés et la police aux frontières est en permanence sur l'autoroute A8. En près de cinq ans, il y a eu plus de 160 000 interpellations, malgré un net infléchissement en 2019 (environ 22 000). Côté italien, des interpellations ont lieu sporadiquement.
Un hommage «sobre» aux trois victimes se déroulera dans la matinée du 7 novembre sur la colline du Château à Nice, en présence du Premier ministre, selon le quotidien régional qui cite Christian Estrosi.