5G : Yannick Jadot ne veut «pas de Huawei en Europe»
Le député européen EELV Yannick Jadot s'est montré réticent à la présence du géant chinois Huawei en Europe, pointant un danger pour la sécurité des données. L'écologiste s'est néanmoins montré favorable au déploiement de la 5G en France.
Invité sur France Inter le 14 septembre, le député européen Europe Ecologie - Les Verts Yannick Jadot a déclaré ne pas vouloir de «Huawei en Europe». Alors que de nombreuses personnalités de gauche réclament un moratoire sur le déploiement de la 5G en France, le député européen s'est focalisé sur le géant chinois sans pour autant s'opposer au principe de la 5G : «Il y a un problème de sécurité de nos données qui est immense». Yannick Jadot s'est déclaré favorable à la construction d'«un géant européen avec Nokia et Ericsson» pour déployer la 5G en Europe.
.@yjadot sur la #5G : "Moi je ne veux pas de #Huawei en Europe. Il y a un problème de sécurité de nos données qui est immense" #le79interpic.twitter.com/Rwevfx0xTF
— France Inter (@franceinter) September 14, 2020
L'écologiste s'est montré inquiet au sujet de la protection des données, fustigeant la fiabilité de Huawei : «À partir du moment où vous mettez Huawei pour construire les tuyaux où vont passer toutes mes données, à partir du moment où Huawei est une entreprise chinoise qui doit rendre des comptes en permanence à l'Etat chinois [...] En Chine, l'Etat peut demander toutes les données de fournisseurs d'Internet sans même le rendre public». «Notre souveraineté numérique, économique, démocratique, ne se négocie pas», a déclaré l'élu écologiste.
Huawei dans le viseur de l'administration Trump
Si Yannick Jadot s'en prend au géant chinois des télécommunications, ses propos ne sont pas sans rappeler le discours de Washington et notamment celui du président américain Donald Trump.
L'administration américaine considère en effet Huawei comme «un bras armé de la surveillance du Parti communiste chinois», selon les propos du secrétaire d'Etat Mike Pompeo.
Quant à Donald Trump, ce dernier a par ailleurs qualifié Huawei d'«espion» dans une interview sur Fox News. «Vous avez des puces électroniques, des choses que vous ne pouvez même pas voir. [...] Ils espionnent», a-t-il assuré.
Et ses paroles sont suivies par des actes. Le 17 août dernier, Washington a étendu les sanctions déjà existantes contre Huawei à ses filiales internationales. Les Etats-Unis ont notamment interdit de territoire 38 filiales internationales de Huawei afin de limiter leur accès aux technologies américaines, selon le département américain au Commerce.
Dans sa croisade contre le géant chinois Donald Trump ne s'arrête pas là. Il a également menacé les pays qui commercent avec Huawei en déclarant que les Etats-Unis ne feraient pas affaire avec les pays utilisant les technologies chinoises. «Nous ne ferons pas affaire avec vous parce que si vous utilisez un système Huawei, cela signifie qu'ils vous espionnent, cela signifie qu'ils nous espionnent, et j'ai obtenu de presque tous les pays qu'ils l'abandonnent», a déclaré le président américain.
Le 14 juillet, le Royaume-Uni a annoncé qu'il allait expurger son réseau 5G de tout équipement produit par le géant chinois Huawei en raison d'un risque pour la sécurité du pays, au risque de voir cette technologie prendre du retard dans sa mise en place.