Selon Cédric O, les faibles résultats de StopCovid ne remettent pas en cause son utilité
- Avec AFP
Lancée le 2 juin, l'application mobile StopCovid connait des débuts timorés. Seules 68 personnes l'ont utilisée pour prévenir de leur contamination. Cédric O estime que l'application trouvera toute son utilité si la pandémie reprend de la vigueur.
L'application mobile gouvernementale baptisée StopCovid n'a permis de signaler que 14 cas de risque de contamination de Covid-19 depuis sa mise en service le 2 juin, selon le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O, qui a malgré tout défendu ce 23 juin l'application de traçage de contacts contre le coronavirus.
Seules 68 personnes ont utilisé StopCovid pour prévenir de leur contamination
StopCovid, une fois installée sur téléphone portable, permet à un utilisateur qui se découvre contaminé au Covid-19 de prévenir anonymement les autres utilisateurs qu'il a croisés récemment.
Toutefois, d'après le bilan donné par Cédric O lors d'une conférence de presse, seules 68 personnes ont utilisé à ce jour l'application pour prévenir de leur contamination les personnes qu'elles ont croisées.
Et seuls 14 utilisateurs de l'application ont reçu un message d'alerte les avertissant qu'ils ont été en contact avec une de ces personnes contaminées. Selon le secrétaire d'Etat, ces chiffres ne remettent pas en cause l'utilité de l'application et sont à mettre en rapport notamment avec la diminution de la prévalence du virus. «On ne teste qu'une trentaine de personnes par jour à Paris aujourd'hui», a-t-il souligné.
1,5 million d'individus utiliseraient StopCovid en France
Cédric O a ensuite reconnu que le nombre de téléchargements de l'application reste faible au regard par exemple de l'Allemagne ou l'application équivalente a déjà été téléchargée 10 millions de fois. D'après le secrétaire d'Etat, StopCovid a été téléchargée 1,9 million de fois, mais elle a été désinstallée 460 000 fois, soit un nombre maximal d'utilisateurs compris entre 1,4 et 1,5 million sur tout le territoire.
Pour Cédric O, la différence avec l'Allemagne «ne dit rien» de l'application française elle-même, mais «dit tout probablement de nos différences culturelles, de nos différences de comportement face à l'épidémie» et «éventuellement, de la différence d'appréciation du comportement du gouvernement pendant l'épidémie».
Le secrétaire d'Etat a dit ne regretter aucun des choix qui ont été faits sur StopCovid, estimant qu'elle retrouvera toute son utilité si la pandémie reprend de la vigueur. «On est actuellement dans une phase de prévalence assez faible de l'épidémie, mais tout le monde envisage» la possibilité d'une «deuxième vague», estime-t-il.
Le secrétaire d'Etat a également fourni des chiffres sur les coûts de l'application, avec un coût mensuel oscillant entre un minimum de 80 000 euros au mois de juillet, et un maximum de 120 000 en décembre (hébergement informatique, maintenance et développement). «Ce coût augmentera» s'il y a une deuxième vague, a-t-il précisé. Cependant, l'association Anticor, qui lutte contre la corruption, a déposé un signalement au procureur de la République contre l'application StopCovid après un article de l'Obs, publié le 10 juin, révélant que l'application coûterait de «200 000 à 300 000 euros par mois».
Le budget présenté prévoit, en plus, des dépenses optionnelles «d'appui au support utilisateur» de 50 000 euros par mois et d'autres «liées au déploiement» de 30 000 euros par mois.