Département rouge ou vert ? La première version de la carte du déconfinement dévoilée
- Avec AFP
Le plan de déconfinement se précise. Une carte comprenant des départements verts ou rouges déterminera les modalités du retour à la normale dans chacun d’eux. Cette carte pourra évoluer chaque jour jusqu'au 7 mai, où elle sera «cristallisée».
La voilà : la carte du déconfinement, prévu le 11 mai, est dévoilée ce 30 avril par le ministère de la Santé, donnant de premières indications sur la stratégie gouvernementale pour sortir du confinement dû à l'épidémie de coronavirus en France.
#Coronavirus#COVID19 | Carte
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) April 30, 2020
Synthèse de la situation au 30 avril 2020 pic.twitter.com/SbWqr2i3Iu
La catégorie «verte», signe d'une moindre circulation du coronavirus, serait un passeport pour un déconfinement plus large, à l'inverse des départements «rouges», où la sortie du confinement sera plus restreinte. Pour adapter les décisions «aux réalités locales» à partir du 11 mai, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé le 28 avril cette classification binaire du territoire, effectuée en fonction de trois critères, établis par le ministère de la Santé et Santé publique France. «A compter du 30 avril, le directeur général de la santé présentera tous les soirs la carte avec ces résultats» pour permettre aux départements de se préparer, a ajouté le chef du gouvernement devant les députés. Cette carte pourra ensuite évoluer tous les jours avant d'être «cristallisée» le 7 mai, chaque département sera alors fixé sur la catégorie «rouge» ou «verte» dans laquelle il sera classé après le 11 mai.
Comment les départements seront départagés
Le premier critère pris en considération sera «le taux de cas nouveaux dans la population sur une période de sept jours», une des données qui permet d'évaluer si le coronavirus circule toujours activement. Le deuxième facteur sera le niveau de pression auquel sont soumises les capacités hospitalières, évalué au niveau régional. Il s'agira de voir, en fonction du taux d'utilisation des lits de réanimation et soins intensifs, «la capacité du système hospitalier à s'être remis de cette première vague», a précisé Edouard Philippe le 29 avril, au cours de la séance des questions au gouvernement.
Dernier paramètre pris en compte : le niveau de préparation de chaque territoire afin de pouvoir tester tous les patients présentant des symptômes et de détecter les personnes ayant été en contact avec des cas confirmés de Covid – 20 à 25 en moyenne –, condition sine qua non pour éviter une reprise trop rapide de l'épidémie. Le Premier ministre vise une capacité d'«au moins» 700 000 tests virologiques par semaine au plan national à partir du 11 mai, pour couvrir les besoins. Le gouvernement vérifiera aussi la «capacité des brigades» constituées pour identifier les cas contacts «à remonter efficacement les chaînes de transmission». Les niveaux considérés comme acceptables pour chacun de ces critères n'ont pas encore été précisés, mais ils seront «évidemment publics», a affirmé Edouard Philippe le 29 avril.
Vert ou rouge, qu'est-ce que cela changera concrètement ?
Si le déconfinement prendra «une forme plus stricte» dans les départements classés «rouge», «il y a [...] une majorité d'obligations qui seront communes aux départements verts et aux départements rouges», a reconnu le Premier ministre le 29 avril. Dans son discours du 28 avril, il a toutefois réservé le retour des élèves au collège, à partir du 18 mai, ainsi que la réouverture des parcs et jardins aux «départements où la circulation du virus est très faible». La couleur rouge ou verte servira aussi de guide aux autorités locales (préfectures, rectorats, maires, etc.) pour prendre leurs décisions, par exemple au sujet de la réouverture des écoles primaires, a précisé le Premier ministre.