Le président de l'Assemblée nationale veut-il une fusion des Parlements français et allemand ?
Provocateur, Richard Ferrand ? En Allemagne, l'élu de La République en marche s'est dit favorable à la création d'une «assemblée parlementaire commune [...] pour suivre la mise en œuvre des décisions des conseils des ministres conjoints».
En visite en Allemagne le 20 septembre, le nouveau président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand «a salué la grande idée que serait la création d’une assemblée parlementaire commune qui pourrait avoir pour rôle de suivre la mise en œuvre des décisions des conseils des ministres conjoints», selon le texte de son discours transmis par la présidence de l'Assemblée à l'AFP.
L'élu LREM a en outre salué le travail «main dans la main» du Bundestag (Assemblée allemande) et de l'Assemblée nationale, qui avaient affirmé vouloir signer un nouveau traité de l'Elysée (signé en 1963) afin de «renforcer la coopération franco-allemande».
L’Assemblée nationale et le Bundestag allemand travaillent main dans la main pour encourager les gouvernements à conclure un nouveau Traité de l’Élysée. Les parlements nationaux portent la volonté du renouvellement et de l’approfondissement de la coopération franco-allemande. pic.twitter.com/7Bd1X3DXqI
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 20 septembre 2018
Lors de cette journée allemande, Richard Ferrand a été notamment accueilli par son homologue allemand Wolfgang Schäuble. Le député breton considère qu'ils partagent «la même ambition d’une Europe forte et unie devant les défis à relever».
Entretien riche et constructif avec M. Wolfgang Schäuble, Président du Bundestag allemand sur les relations franco-allemandes. Nous partageons la même ambition d’une Europe forte et unie devant les défis à relever. pic.twitter.com/NnS6a8LWaL
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 20 septembre 2018
Une prise de position qui a irrité de nombreux commentateurs et politiques. Julien Aubert, président du courant Oser la France et député Les Républicains, ironise : «LREM aime les Parlements au régime lorsqu’il s’agit de représenter la Nation, mais adore les faire enfler lorsqu’il s’agit de la trahir.»
LREM aime les Parlements au régime lorsqu’il s’agit de représenter la Nation, mais adore les faire enfler lorsqu’il s’agit de la trahir. @OserLaFrancehttps://t.co/II9cU2yY4K
— Julien Aubert (@JulienAubert84) 21 septembre 2018
Pascal Gannat, élu du Rassemblement national, conseiller régional de la Sarthe fait pour sa part un parallèle avec deux figures françaises du fascisme des années 1930 et 1940 et la vieille volonté allemande d'une Europe nazie : «Ni Doriot ni Déat ne l'avait imaginé, Richard Ferrand le propose en 2018 : l'Europe sera allemande ou ne sera pas. Une idée très datée, totalement en contradiction avec la souveraineté française, et le sens des institutions de chacun de nos deux pays.»
Ni Doriot ni Déat ne l'avait imaginé, Richard Ferrand le propose en 2018 : l'€urope sera allemande ou ne sera pas. Une idée très datée, totalement en contradiction avec la souveraineté française, et le sens des institutions de chacun de nos deux pays. https://t.co/NYYpAX6EaV
— Pascal Gannat (@pgannat) 22 septembre 2018
L'économiste et membre des Patriotes Philippe Murer se demande enfin si la proposition de Richard Ferrand ne serait pas «un prélude à une vassalisation».
Français, vos dirigeants veulent créer une Assemblée parlementaire commun avec l’Allemagne! Un prélude à une vassalisation?
— Philippe Murer 🇫🇷 (@PhilippeMurer) 21 septembre 2018
Arrêtez ces fous avant qu’ils ne détruisent notre pays https://t.co/CFWHRoA3Qy