Le Parti Socialiste assigné en Justice par ses propres militants
Trois adhérents demandent au tribunal de grande instance de Paris d'ordonner au Parti Socialiste l'organisation d'une primaire pour désigner leur candidat à l'élection présidentielle en 2017, conformément aux statuts officiels du parti.
«Le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de primaires citoyennes ouvertes à l'ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République.» Les statuts officiels du PS sont clairs : le candidat à l'élection présidentielle doit être désigné à l'issu de primaires ouvertes à l'ensemble des français. Pourtant, à un peu moins d'un an de l'élection, le soutien du parti à la candidature de François Hollande semblent s'imposer.
Après avoir adressé plusieurs avertissement à la direction de leur parti, notamment au premier secrétaire Jean-Christophe Cambadelis, les trois militants ont décidé de saisir la justice.
Ils demandent au tribunal de grande instance de Paris d'ordonner au parti «de respecter et d'appliquer» ses statuts en convoquant un Conseil national pour fixer le calendrier et les modalités de ces primaires.
«Le silence répété de Jean-Christophe Cambadélis, le flou persistant qui existe sur la volonté du PS de respecter de façon effective sa loi interne justifie que la justice soit saisie», estiment leurs avocats William Bourdon, Bertrand Repolt et Amélie Lefebvre dans une déclaration à l'AFP.
«L'organisation de ces primaires est une exigence statutaire, citoyenne et démocratique», ajoutent-ils.
Le Conseil national du PS a approuvé le 9 avril, à l'unanimité, le principe d'une primaire de la gauche et des écologistes début décembre, tout en renvoyant au mois de juin leur décision finale.
Procès ou primaires : la gauche est obligée de se soumettre à ses statuts #Francehttps://t.co/XUK97kYixQpic.twitter.com/PYyqvLvbJZ
— RT France (@RTenfrancais) 22 avril 2016
Parmi les proches de François Hollande, nombreux sont ceux qui pensent que le chef de l'Etat n'a pas besoin de se prêter à l'exercice. C'est notamment la position qu'avait exprimée l'ancien président de la haute autorité éthique du PS, Jean-Pierre Mignard, réputé être un ami proche du président.