Affaire Bétharram : le témoignage choc de la fille de François Bayrou ravive le scandale

Hélène Perlant, fille de François Bayrou, révèle avoir été victime de violences physiques lors d’un camp d’été lié à la congrégation chargée de l'école de Bétharram. Son témoignage, tu pendant 30 ans, relance la polémique impliquant un peu plus le Premier ministre.

Hélène Perlant, fille du Premier ministre François Bayrou, a brisé un silence de trente ans en révélant dans Paris Match le 22 avril avoir été victime de violences physiques à 14 ans, lors d’un camp d’été organisé par la congrégation des prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, liée à l’établissement scolaire Notre-Dame de Bétharram. Ce témoignage, également publié dans l’ouvrage Le Silence de Bétharram d’Alain Esquerre, qui paraîtra le 24 avril, ravive le scandale entourant cet établissement des Pyrénées-Atlantiques, où 200 anciens élèves dénoncent des décennies de violences physiques et sexuelles.

Un témoignage accablant

Hélène Perlant raconte une agression brutale par le père Lartiguet, décédé en 2000 : « Il me saisit par les cheveux, me traîne au sol et me roue de coups de poing, de coups de pied, surtout dans le ventre ». Terrifiée, elle reste prostrée toute la nuit, marquée par la peur et l’humiliation. Ce récit glaçant s’inscrit dans un système qu’elle décrit comme « une secte ou un régime totalitaire », exerçant une pression psychologique pour imposer le silence. « Bétharram était organisé pour que les élèves se taisent », accuse-t-elle, soulignant l’omerta qui a permis à ces abus de perdurer entre les années 1950 et 2010. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix se sont élevées pour évoquer ce nouveau scandale impliquant le chef du gouvernement.

Ce témoignage intervient alors que François Bayrou, maire de Pau et ancien ministre, est accusé par certains d’avoir couvert ces agissements. Une plainte pour non-dénonciation de crimes vise le Premier ministre, qui doit être entendu le 14 mai par une commission d’enquête parlementaire. Hélène Perlant défend son père, affirmant qu’il ignorait son agression : « Je suis restée trente ans dans le silence, peut-être pour le protéger des coups politiques locaux ». Elle nuance : « Il était intriqué politiquement, comme d’autres parents. Plus on est impliqué, moins on voit ».

Le témoignage d’Hélène, qui a bouleversé François Bayrou selon Le Parisien, humanise le scandale tout en posant la question du déni collectif. « On ne remettra plus nos enfants chez les ogres », confie-t-elle à Alain Esquerre dans son livre. Avec 112 plaintes déposées, dont 50 pour des faits sexuels, l’affaire Bétharram révèle un système d’abus institutionnalisé. La congrégation a indemnisé certaines victimes, mais beaucoup réclament justice et la fin de la prescription. Ce rebondissement, à quelques jours de l’audition de François Bayrou, intensifie la pression sur un Premier ministre déjà bien mal en point dans les enquêtes d’opinion.