Attaques contre des prisons françaises : une fonctionnaire prise pour cible à son domicile

Le véhicule et la boîte aux lettres d’une surveillante pénitentiaire vivant dans la Somme ont été la cible de dégradations volontaires dans la nuit du 16 au 17 avril. Des incidents qui viennent s’ajouter à une série d’attaques qui ont visé ces derniers jours des établissements pénitentiaires français ainsi que leur personnel.
C’est au tour de la maison d’arrêt d’Amiens d’être, indirectement, prise pour cible. Dans la nuit du 16 au 17 avril, la boîte aux lettres d’un agent de cet établissement pénitentiaire a été dégradée, a rapporté BFMTV citant une source policière qui évoque des « flammes constatées […] aux alentours de minuit » par la fonctionnaire.
D’après Ici Picardie, le véhicule de cette surveillante pénitentiaire a également été pris pour cible, un des pneus ayant été crevé. Par ailleurs, un tag «DD» a été découvert sur la boîte aux lettres de la maison. « Aujourd'hui, on s'en prend directement aux biens matériels des agents mais le message est assez clair, il demande également de s'en prendre à l'intégrité physique des agents », a dénoncé auprès du média régional le secrétaire général adjoint de l'UFAP-UNSA Justice des Hauts de France, Joris Ledoux.
Selon des propos rapportés par Le Bonhomme Picard, le préfet de la Somme, Rollon Mouchel-Blaisot, a fait savoir par communiqué qu’il condamnait « avec la plus grande fermeté les actes de dégradation survenus aux abords du domicile d’un agent pénitentiaire la nuit dernière ». « Ces actes inadmissibles portent atteinte à la sécurité des agents de l’État engagés quotidiennement au service de la justice et de la sécurité de nos concitoyens », a-t-il encore déclaré.
« Il n'y a pas eu d'arrestation ni de ciblage spécifique de profils », annonce le procureur
D’après le décompte annoncé ce 17 avril par le procureur de la République antiterroriste Olivier Christen sur le plateau de France Info, « 21 véhicules » ont été incendiés depuis la nuit du 13 au 14 avril, dans « huit départements ». « Il n'y a pas eu d'arrestation, ni de ciblage spécifique de profils », a-t-il déclaré.
Le média public avait rapporté la veille de source policière que, dans les Bouches-du-Rhône, trois véhicules avaient été incendiés dans la matinée sur le parking de la prison de Tarascon, et un autre devant le domicile d'un agent pénitentiaire d'Aix-Luynes, établissement sur le portail duquel des impacts de balle avaient été retrouvés le 15 avril. Par ailleurs, un cocktail Molotov avait été lancé dans le hall d'entrée d’un immeuble à Villenoy (Seine-et-Marne) où vit une surveillante pénitentiaire travaillant à la prison de Meaux-Chauconin.
« Nous les retrouverons, nous les aurons », assure Retailleau
Évoquant une « nuit calme », ce 17 avril dans la matinale de RTL, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a évoqué la piste des « narco-racailles ». « Ces gens-là, où qu'ils se trouvent, nous les retrouverons, nous les aurons », a-t-il prévenu, soulignant les moyens dont dispose le Parquet national antiterroriste.
« Le mode opératoire fait penser parfois à des pieds nickelés : c’est-à-dire qu’ils avaient vraisemblablement l’ordre de brûler des voitures d’agents pénitentiaires, ils ont brûlé des voitures de détenus. Donc cela m’étonnerait qu’ils n’aient pas laissé sur place un certain nombre d’indices », a poursuivi le ministre français.
« Il y a manifestement des gens qui essaient de déstabiliser l'État en intimidant », avait déclaré le 16 avril sur CNews le ministre de la Justice Gérald Darmanin, dénonçant une « intimidation grave ». « On ne va pas reculer parce que d'abord on ne menace pas l'État, parce que si l'État recule, il n'y a plus rien, il n'y a pas de protection des Français », avait-il ajouté.