Les Français soutiennent Bayrou sur les impôts mais doutent de ses promesses

François Bayrou promet de ne pas augmenter les impôts pour redresser les finances publiques, une idée soutenue par 77 % des Français. Mais 75 % doutent qu’il y parvienne sans hausses fiscales, et 83 % sont sceptiques sur un déficit sous 3 % d’ici 2029.

Le Premier ministre François Bayrou s’est engagé à réduire le déficit public sans augmenter les impôts, une promesse saluée par 77 % des Français, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro. Lors d’une conférence sur les finances publiques le 15 avril, il avait exposé les « pathologies » des comptes publics, avec une dette à 113 % du PIB et un déficit frôlant 6 % pour 2024. Pourtant, l’optimisme est fragile : 75 % des sondés estiment qu’une réduction des déficits en 2026 nécessitera une hausse fiscale, et 83 % ne croient pas à un retour sous les 3 % du PIB d’ici 2029. De plus, 82 % doutent des 40 milliards d’euros d’économies promises par le ministre de l’Économie, Éric Lombard, pour le budget 2026.

Un casse-tête budgétaire et des Français sceptiques

Bayrou a réuni un « comité d’alerte » budgétaire et prône une « remise à plat » des administrations, ciblant les doublons, comme dans les Caisses d’allocations familiales (CAF) ou les Caisses primaires d’assurance maladie (CPAM). Selon la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap), classée plutôt à droite, ces structures coûtent 4 milliards d’euros par an, avec des compétences enchevêtrées.

Cependant, Jacques Rigaudiat, des Économistes atterrés, classé à gauche, tempère : « Il n’y a pas de gras manifeste à couper ». Le chef du gouvernement mise aussi sur la simplification économique et un effort européen pour la défense, mais 69 % des Français jugent son calendrier irréaliste, malgré une annonce des orientations budgétaires avant le 14 juillet.

Ainsi, 72 % des Français trouvent que François Bayrou ne dit pas la vérité sur les comptes publics, et 71 % ne le perçoivent pas comme proche d’eux. Pire, 79 % ne le jugent pas charismatique, et 66 % estiment qu’il n’agit pas activement. Sa popularité chute, avec 72 % des sondés (+15 points depuis février) insatisfaits de ses débuts à Matignon.

L’avenir du chef du gouvernement, déjà rendu précaire par une assise parlementaire fragile, semble incertain. Alors qu’il a résisté aux motions de censure, 69 % des Français, y compris 61 % des soutiens de Renaissance et 68 % des Républicains, anticipent un remplacement d’ici fin 2025. Malgré un soutien à son refus d’augmenter les impôts, les Français restent méfiants face à un défi titanesque : réduire une dette colossale tout en préservant la sécurité et la vitalité économique. La méthode « BBZ » (inspirée de pratiques rigoureuses de gestion budgétaire) pourrait guider le gouvernement, mais sans convaincre une population lassée des promesses non tenues.