Maxime Nicolle : «La planche à billets sortie pendant le Covid ne va pas régler les problèmes»
Les Gilets jaunes se sont mobilisés le 19 novembre pour les quatre ans du mouvement dans un contexte de forte inflation et de fin de la ristourne à la pompe. RT France a pu interroger plusieurs membres historiques du mouvement, dont Maxime Nicolle.
Des centaines de Gilets jaunes ont défilé de la place de la Bourse à la Butte Montmartre à Paris le 19 novembre, date marquant les quatre ans de l'acte 1 du mouvement, le samedi 17 novembre 2018.
«Tout est en train d'augmenter, le système capitaliste est en train de se rendre compte que la planche à billets qui a été sortie pendant le Covid-19 ne va pas régler les problèmes du monde et met les gens dans la précarité, encore plus que celle dans laquelle ils étaient auparavant», a expliqué Maxime Nicolle, Gilet jaune historique, à RT France. Pour lui, l'inflation touche désormais une «classe médiane» préservée jusqu'ici, qui «commence à être impactée» et comprend pourquoi les Gilets jaunes sont «dans la rue». «Il n'y a rien qui s'arrange et ce système qui est en train de couler est en train de nous emporter avec lui», a-t-il dénoncé.
«Le contenu de la pétition que j'avais faite en 2018 est aussi vrai dans l'état actuel des choses, les gens n'arrivent pas à joindre les deux bouts», a déclaré pour sa part Priscillia Ludosky, qui avait produit une pétition dénonçant la hausse des prix du carburant, dont le succès a joué un grand rôle dans le lancement du mouvement il y a quatre ans.
Les forces de l'ordre présentes en nombre
Notre journaliste Nadège Abderrazak a rapporté que des heurts entre manifestants et forces de l'ordre avaient entaché la mobilisation. Elle a par ailleurs noté que le dispositif de sécurité était particulièrement important, comme c'est désormais le cas «systématiquement» lors des défilés des Gilets jaunes dans la capitale.
Souvent réprimé, le mouvement des Gilets jaunes a persisté à des degrés divers de mobilisation pendant ces quatre années. Il s'est cependant érodé au fil du temps et a été plombé pendant la période de crise sanitaire.
Malgré un contexte faisant écho aux raisons qui ont poussé ces manifestants dans la rue, la mobilisation des Gilets jaunes reste très modeste comparée à celle des syndicats, qui semblent avoir repris la tête de la contestation de l'inflation : le 10 novembre, sous l'impulsion de la CGT, 30 400 personnes avaient manifesté dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur, et plus de 100 000 selon la CGT.