Croissance nulle en France au premier trimestre, selon l'Insee
- Avec AFP
Après le rebond de 2021, l’activité économique en France ne progresse plus, avec 0% de croissance au premier trimestre. Et, à 4,5% sur douze mois, la hausse des prix a atteint en avril un niveau qu’on n’avait plus vu depuis une quarantaine d’années.
L'activité économique française a stagné au premier trimestre, avec une croissance nulle (0%), du fait d'un recul de la consommation des ménages sur fond d'inflation et de conflit militaire en Ukraine, selon une première estimation publiée ce 29 avril par l'Insee.
Cette estimation est inférieure aux attentes, l'Institut national de la statistique ayant prévu une croissance de 0,3%, tandis que la Banque de France tablait sur une petite progression du produit intérieur brut de 0,25%.
L'activité économique marque ainsi nettement le pas après la croissance de 0,8% enregistrée au quatrième trimestre de 2021 (chiffre révisé à la hausse de 0,1 point) et la forte reprise en 2020 (7%).
Traditionnellement moteur de la croissance française, la consommation des ménages a reculé «nettement» au premier trimestre (-2,4% sur 12 mois), selon l'Insee, démentant les prévisions des économistes qui s'attendaient à ce qu'elle résiste encore en début d'année.
4,5% d'inflation en France sur un an
La vague Omicron très forte en janvier, la hausse des prix, en particulier de l'énergie, accentuée depuis le déclenchement des hostilités en Ukraine fin février, ont contraint les dépenses des ménages, notamment dans l'hébergement-restauration et l'habillement-textile. L'inflation a ainsi atteint 4,5% sur un an en mars, du jamais vu depuis le milieu des années 1980.
La crise sanitaire encore très présente en janvier a marqué la production de biens et services au premier trimestre (qui augmente de 0,5%), avec une forte baisse de l'activité dans l'hôtellerie-restauration, les services d'éducation, «liée à la fermeture de certaines classes», et à l'inverse une amélioration dans les services de santé. La production de biens a elle accéléré, après deux trimestres de stabilité.
Dans la zone euro, la situation est comparable avec une quasi stabilité de l’activité économique (-0,1%) et une inflation de 7,5% sur 12 mois mesurée en avril. Pour l’ensemble de l’Union la situation est un peu meilleure avec une croissance au premier trimestre de 0,4%, tandis qu’elle reculé nettement de 1,4% aux Etats-Unis.