États-Unis : exempté de droits de douane, Apple évite la crise de justesse… Pour le moment
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L’exemption des nouveaux droits de douane aux appareils électroniques ne serait que temporaire, selon le secrétaire américain du commerce Howard Lutnick. Les géants de la technologie américains peuvent respirer pour le moment, en attendant les «tarifs spéciaux» promis par l’administration.
Le géant technologique américain Apple a évité sa crise la plus grave depuis la pandémie de coronavirus avec l’exemption temporaire des droits de douane. Les smartphones, ordinateurs portables, PC, serveurs, puces mémoire, écrans plats, cellules solaires et disques durs sont exemptés du droit de douane supplémentaire de 125 % imposé sur les produits chinois et de la taxe de base de 10 % sur les importations en provenance des autres pays, selon le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis.
Les droits de douane imposés par Donald Trump sur les produits fabriqués en Chine risquaient de perturber sa chaîne d'approvisionnement avec une intensité comparable à celle subie lors de la pandémie de COVID-19, a rapporté le site d’information économique Bloomberg, qui a expliqué que Donald Trump avait offert à Apple une victoire majeure en exemptant de nombreux produits électroniques grand public populaires, dont notamment les iPhones, iPads, Macs, Apple Watch et AirTags.
Cité par Bloomberg, Amit Daryanani, analyste chez Evercore ISI, a déclaré : « C'est un soulagement majeur pour Apple », ajoutant que « les droits de douane auraient entraîné une inflation des coûts des matériaux ».
Soulagement chez les fabricants de produits technologiques
L’exemption de taxation a aussi permis aux autres grands constructeurs américains de produits technologiques de respirer après l’annonce faite par le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, dans la journée du 13 avril. En plus d’Apple, Nvidia, les compagnies Dell, Taiwan Semiconductor, Super Micro Computer, entre autres fabricants, ont obtenu l’exemption des droits de douane « réciproques » imposés par Donald Trump. Dans les faits, ce recours inclut les smartphones, les ordinateurs portables, les ordinateurs de bureau, les serveurs informatiques, les puces mémoire, les écrans plats, les cellules solaires et les disques durs. Ces produits demeurent cependant soumis au droit de douane de 20 % sur les produits chinois, qui avait été imposé plus tôt cette année, a déclaré sur X Stephen Miller, chef de cabinet adjoint de la Maison Blanche chargé des politiques.
Crise en suspens ?
Dans une intervention sur la chaîne américaine ABC, Howard Lutnick a souligné que l’exemption des droits de douane sur les produits électroniques n’était qu’un sursis temporaire. Selon lui, les appareils électroniques tels que les smartphones, les ordinateurs, les écrans, etc., se verront classés dans la catégorie des semi-conducteurs, faisant, de ce fait, « l’objet d’un tarif spécial afin d’assurer que ces produits seront rapatriés ».
Si la date de la taxation spéciale n’a pas été précisée, Lutnick a cependant déclaré qu’elles « arriveront probablement dans un mois ou deux », ajoutant que « ces mesures sont donc imminentes ».
Des rapports de presse estiment que les prix des iPhones aux États-Unis auraient pu tripler si les coûts avaient répercuté sur les consommateurs, étant donné que jusqu'à 80 % des iPhones d'Apple destinés à la vente aux États-Unis sont fabriqués en Chine, selon la compagnie de conseil et d’étude du marché technologique, Counterpoint Research, qui a fait savoir que les États-Unis sont le marché le plus important pour les iPhones avec plus de la moitié de ses ventes de smartphones en 2024.
Restaurer le « Made in America »
Selon le secrétaire au Commerce, si les États-Unis ont mis en place ces droits de douane, c’est parce qu’ils avaient « besoin que ces produits soient fabriqués en Amérique. Nous ne pouvons pas dépendre de l’Asie du Sud-Est pour tout ce qui nous fait fonctionner ». Par cette mesure, l’administration Trump veut forcer les entreprises technologiques à rapatrier la manufacture de leurs produits de la Chine vers le sol américain. Or, atteindre un tel objectif prendrait un temps considérable et nécessiterait des investissements exorbitants de plusieurs milliards de dollars.
