Poutine : «l'économie russe se développe avec succès, malgré des défis sans précédent»
Le président russe s'est adressé ce 25 avril aux membres de l'Union russe des industriels et des entrepreneurs. Si l'économie du pays se développe selon lui avec succès, plusieurs défis devront être relevés, notamment la pénurie de cadres et la nécessité d'accroître la production industrielle.
«Le PIB de la Russie a augmenté de 3,6%», s’est félicité le président russe Vladimir Poutine ce 25 avril, lors d’une intervention au congrès de l'Union russe des industriels et des entrepreneurs, destinée à préciser les actions conjointes des entreprises et de l’Etat.
«Et les statistiques des premiers mois de cette année montrent que le pays continue d'afficher une bonne croissance», a-t-il poursuivi, avant d’ajouter que celle-ci avait atteint 4,6% en janvier et 7,7% en février.
«L'économie russe se développe avec succès, malgré des défis sans précédent», a résumé Poutine. L’économie russe suit donc selon lui une «bonne dynamique», comme en témoigne aussi l'état du marché du travail, le taux chômage étant descendu à 3%, un record historique.
Soutien aux entreprises
Le président a évoqué des ajustements du système fiscal afin d’améliorer «le climat d'investissement» dans le pays, la prévisibilité des activités commerciales, tout en assurant une «répartition plus équitable de la charge fiscale».
Un partenariat constructif entre l'État et les entreprises permet de faire face «avec succès aux difficultés extérieures», a estimé le dirigeant russe, promettant que les autorités soutiendraient les entrepreneurs.
D’autant plus que le volume de la production industrielle devra selon lui augmenter de «plusieurs dizaines de pour cent» dans les années à venir et que des entreprises de haute technologie dans des «domaines critiques» devraient apparaître. En creux : l'exigence de poursuite de l'indépendance du pays à l'égard de l'Occident.
Autre défi pour la Russie : la pénurie de personnel qualifié que connaîtra le pays, qui ne pourrait pas, selon Poutine, être compensée par les migrants. Ainsi a-t-il appelé à utiliser «d'autres approches».
Il n’y aura pas de reprivatisation
«Récemment, les forces de l'ordre ont ouvert un certain nombre de dossiers pour restituer certains actifs à la propriété de l'État, a évoqué Vladimir Poutine, avant de prévenir qu’il ne s’agissait pas là d’une entorse à la privatisation en Russie : «il s’agit de cas de propriétaires d’entreprises causant des dommages directs à la sécurité et aux intérêts nationaux du pays», a-t-il expliqué, précisant que la saisie d'un fonds de commerce n’était justifiée qu'en cas «d'actes malhonnêtes de la part des propriétaires».
Le Bureau du Procureur général a restitué à la Russie plus de mille milliards de roubles d'actifs en un an, soit 10 milliards d’euros, a-t-il indiqué.
Poutine a admis que les entrepreneurs faisaient encore face à une trop grande complexité administrative, avant d’annoncer que le gouvernement préparait «une autre étape à grande échelle de clarification du cadre réglementaire».
La Russie n'imposera pas de sanctions à son propre détriment
Répondant à la proposition du président du conseil d'administration du groupe de transport Fesco, Andrei Severilov, de limiter les activités de l'opérateur maritime suisse Mediterranean Shipping Company en Russie, Poutine a souligné que Moscou ne réagirait pas aux sanctions à son propre détriment.
«Il n'est pas toujours bénéfique pour nous d'agir selon le principe du talion (…) nous devons regarder ce qui est bénéfique pour nous et ce qui n’est pas bénéfique pour l’économie dans son ensemble», a conclu le chef de l'Etat russe.