En RDC, la ville de Goma «étouffe» sous l’autorité du M23

En RDC, la ville de Goma «étouffe» sous l’autorité du M23© PAM
Une femme démonte son abri dans un camp de personnes déplacées à la périphérie de Goma, dans l'est de la RDC.
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Depuis fin janvier, Goma est sous contrôle du M23, plongeant la ville dans un climat de peur, de violences et de pression économique. Cambriolages, tortures, enrôlements forcés, taxation abusive : selon la presse locale, la population vit au rythme des exactions, tandis que les efforts diplomatiques peinent à infléchir la crise.

Depuis la prise de contrôle de Goma par la rébellion de l’AFC/M23 fin janvier, la situation sécuritaire, économique et sociale dans cette ville stratégique de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’est considérablement détériorée. Selon la presse locale, la population vit désormais dans la peur permanente, confrontée à des violences, des exactions et un climat d’oppression généralisée.

Comme le rapporte le site Actualité CD, les cambriolages nocturnes se sont multipliés, souvent avec une extrême violence. L’un des drames les plus marquants s’est produit dans la nuit du 13 au 14 avril, lorsqu’un père de famille et son fils ont été assassinés chez eux à Goma. La mère, blessée, est décédée peu après. D'autres cas similaires se répètent, comme l’agression d’un pasteur dans le quartier Virunga, violemment battu par des assaillants qui le soupçonnaient de détenir des devises.

Les témoignages de torture se multiplient. Une vidéo virale montre un jeune homme fouetté publiquement par des éléments du M23 dans le stade de l’Unité — une scène devenue tristement banale selon les habitants. Les cas d’enrôlement forcé de jeunes dans les rangs de la rébellion sont également signalés, de même que des actes d’intimidation nocturne visant les civils.

Un cauchemar de violences

Sur le plan économique, la situation est tout aussi alarmante. Toujours selon Actualité CD, les banques ont fermé, les prix ont explosé et la fiscalité imposée par le M23 asphyxie les commerçants. À titre d’exemple, la taxe journalière au marché Olive Lembe est passée de 500 à 2 000 francs congolais (de 0,17 à 0,7 dollars). Le salongo, ces travaux communautaires imposés chaque samedi matin, est devenu une obligation sous peine de sanctions, y compris pour ceux souhaitant franchir la frontière rwandaise.

Malgré les exactions quotidiennes, la ville reste exposée à des affrontements. Le 11 avril, plus de 50 personnes ont été tuées lors d’une attaque des wazalendo à Mugunga. Le gouvernement congolais a condamné les violences, mais la population, selon les récits recueillis, doute de la capacité des autorités à reprendre le contrôle.

Une guerre meurtrière

La République démocratique du Congo est confrontée depuis plusieurs années à une guerre meurtrière provoquée par la rébellion du M23, particulièrement actif dans l’est du pays. Le groupe armé, créé en 2012 par des officiers entrés en rébellion contre le gouvernement, a repris les armes en 2021 après une période d’accalmie. Il est accusé par Kinshasa de bénéficier du soutien du Rwanda, ce que Kigali dément.

La ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, est stratégique à la fois sur le plan militaire, commercial et symbolique. Sa prise par le M23 marque un tournant dans le conflit. La population civile y paie le prix fort, entre violences directes, effondrement des services de base, et perte de confiance envers les autorités nationales. Malgré les initiatives diplomatiques régionales, la situation demeure explosive.

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