L'Algérie réclame une révision de son accord avec l'Union européenne
Le chef de la diplomatie algérienne a exprimé le 8 octobre son souhait de réviser l’accord d’association avec l’Union européenne pour «qu’il soit équitable pour les deux parties». Souhait exprimé à l’occasion d’une cérémonie de célébration de la Journée nationale de la diplomatie, qui marque le 62e anniversaire de l’adhésion du pays à l’ONU.
Le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, a affirmé ce 8 octobre que son pays œuvrait à poursuivre ses efforts pour établir un partenariat «équilibré» et «bénéfique» dans son «voisinage méditerranéen et avec l’UE en particulier».
Celui-ci a par ailleurs réitéré le souhait d'Alger que l’accord d’association avec l’UE soit révisé, afin «qu’il soit équitable pour les deux parties». Des propos prononcés à l'occasion d’une cérémonie de la Journée nationale de la diplomatie, marquant l’anniversaire de l’adhésion du pays aux Nations unies, le 8 octobre 1962.
Pour le chef de la diplomatie algérienne, cité par l’agence ASP, ce partenariat doit «obéir pleinement au principe d’équilibre des intérêts des deux parties et privilégier le soutien des efforts du développement économique dans notre pays, sans aucune restriction, ni condition, ni obstacle». Il «doit également aller au-delà de la logique du profit commercial immédiat, pour s’inscrire ainsi dans une approche stratégique plus large, fondée sur le développement durable dans toutes ses dimensions», a-t-il poursuivi.
Ahmed Attaf a précisé dans la foulée, toujours selon la même source, que son pays «compte procéder à la révision de l’accord d’association avec l’UE, qui sera menée dans un climat empreint de confiance, de souplesse et de compréhension afin de rétablir les équilibres nécessaires à cet accord et de l’adapter à la nouvelle réalité économique de notre pays, en tant qu’outil efficace pour atteindre le développement durable escompté».
«La diplomatie algérienne continuera à renforcer les relations entre l’Algérie et les pays frères, amis et partenaires, et à unir ses efforts avec eux pour relever les défis majeurs qui pèsent actuellement sur la communauté internationale», a assuré le ministre algérien.
Un accord jugé «défavorable» à l'Algérie
Signé en avril 2002, l’accord d’association Algérie-UE est entré en vigueur en septembre 2005. Indépendamment du volet politique, le document prévoit également une levée progressive des barrières tarifaires pour permettre la libre circulation des marchandises et des biens entre le continent européen et ce pays nord-africain.
Le 5 octobre, à l’occasion d’un entretien télévisé, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a fait savoir que les négociations avec l’UE pour la révision de l’accord d’Association «seront entamées en 2025». «Cette révision sera menée avec souplesse et dans un esprit amical, sans entrer en conflit, car nous entretenons des relations normales avec les États [de l’Union européenne], y compris la France», a-t-il précisé.
La dernière étape de la mise en œuvre de cette disposition était prévue pour 2017, avant d’être repoussée à plusieurs reprises à la demande de l’Algérie. Depuis l’élection du président Tebboune, à la tête de l’État, Alger demande une révision «point par point» de cet accord en question, jugé «défavorable» au pays.
«La balance commerciale est très défavorable à l'Algérie. L'accord d'association Algérie-UE n'a généré ni l'investissement direct étranger, qui est pratiquement nul, ni de postes d'emploi ni de croissance économique», avait mis en avant le président algérien en novembre 2021.