Russie : l’enquête sur la tentative d’assassinat contre Margarita Simonian est terminée
Le Comité d'enquête russe a terminé ses investigations sur la tentative d'assassinat visant la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonian, a rapporté le 28 juillet le quotidien Kommersant. Plus d’une dizaine de personnes, proches de la mouvance néonazie, sont impliquées dans cette affaire criminelle mêlant ratonnades et contre-espionnage.
Le quotidien Kommersant a rapporté le 28 juillet, citant le Comité d’enquête russe, que les investigations contre des membres du groupe néonazi «Paragraphe-88», concernant la tentative d’assassinat ayant visé la rédactrice en chef du groupe de médias Rossia Segodnia et du réseau RT, étaient terminées depuis fin juin. Une affaire judiciaire de près d’une centaine de volumes, selon les propos des avocats de la défense rapportés par le quotidien russe.
«Plus d'une dizaine de personnes sont impliquées dans l'affaire pénale, dont certaines reconnaissent leur culpabilité» a précisé Kommersant. Dans un message posté sur sa chaîne Telegram, reprenant des éléments relayés par le quotidien russe, la journaliste a remercié les enquêteurs.
Le 14 juillet 2023, le FSB avait rapporté avoir interpellé à Moscou et dans la région de Riazan des membres de «Paragraphe-88» recrutés par les services ukrainiens contre rémunération pour assassiner Margarita Simonian.
L’attention des services ukrainiens se serait portée sur le groupe xénophobe après le visionnage de vidéos d’agressions d’individus originaires d’Asie centrale diffusées sur les réseaux sociaux. Les victimes étaient attirées dans des lieux déserts par une adolescente proche du groupe, où elles étaient passées à tabac.
Une défense hétéroclite
Selon les éléments de l’enquête, des agents du SBU auraient contacté le groupe au printemps, proposant 1,5 million de roubles (environ 15 000 euros) pour tuer Margarita Simonian. Ces échanges étaient surveillés par les forces de l’ordre russes. Lorsqu’ils se sont rendus dans un garage où ils devaient trouver une avance ainsi qu’un fusil d’assaut, les membres du groupe ont été cueillis par les forces spéciales, relate Kommersant. Selon un avocat de la défense, cité par le quotidien, son client, qui reconnait les agressions contre les étrangers, aurait uniquement eu l’intention de récupérer l’acompte sans honorer le contrat.
«Ils ont affirmé qu'ils voulaient seulement accepter l'acompte, que 500 000 roubles leur avait été promis, mais ne pas commettre le meurtre», a expliqué l'avocat de la défense cité par Kormmersant, «bien qu'il ne se soit pas trouvé d'argent dans le garage où était l'arme» a-t-il ajouté. D’autres accusés, en revanche, nient non seulement les agressions xénophobes, mais également être impliqués dans la préparation de cette tentative d’attentat contre Magarita Simonian.
Les échanges sur les réseaux sociaux étant l’une des principales preuves dans ce dossier, relate Kommersant, les avocats de la Défense ont déclaré que leurs clients auraient pu être piégés en dialoguant non pas avec des agents du SBU, mais avec des agents russes, tout en admettant qu’il était impossible d’étayer de telles allégations.