Venezuela : 210 policiers et militaires condamnés pour violations des droits de l'Homme
Le procureur général du Venezuela a annoncé que plus de 200 fonctionnaires de sécurité de l'Etat ont été condamnés pour des violations des droits de l'Homme. Des crimes perpétrés en particulier lors des manifestations antigouvernementales de 2017.
Au total, 210 agents des forces de l'ordre vénézuéliennes (policiers et militaires) ont été condamnés en 2021 à des peines de prison allant jusqu'à 28 ans pour des violations des droits de l'Homme. C'est ce qu'a annoncé le 15 décembre le procureur général du pays, Tarek William Saab, lors d'une conférence de presse durant laquelle il a présenté le bilan du travail du ministère public en faveur des droits de l'Homme et alors que le Venezuela est sous le coup d'une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur des possibles violations des droits humains lors des manifestations contre l'exécutif en 2017.
Fiscal General informó que 210 funcionarios de seguridad han sido condenados por violaciones a los derechos humanos https://t.co/GMHl3o9kTz#15Dicpic.twitter.com/Dp4JooNwBr
— MinPublicoVE (@MinpublicoVE) December 15, 2021
Des peines ont été prononcées à l'encontre de «210 policiers et militaires, agents de l'Etat», a déclaré Tarek William Saab, détaillant les condamnations prononcées par la justice en lien avec les manifestations d'avril à juillet 2017, qui ont fait plus d'une centaine de morts et des milliers de blessés.
Selon son rapport datant de novembre 2021, 820 responsables de la sécurité de l'Etat avaient été inculpés pour des violations présumées des droits de l'Homme. Le procureur a assuré que de nouvelles condamnations de fonctionnaires impliqués dans ces violences seraient bientôt annoncées. Il a en outre souligné que le ministère public a déposé cette année «six projets de loi à l'Assemblée nationale, tous inhérents à la protection et au renforcement des droits humains».
La date choisie de cette conférence de presse coïncidait avec le 22e anniversaire de la Constitution du pays, approuvée par référendum le 15 décembre 1999 sous la présidence de Hugo Chavez. Elle s'inscrivait également ans le cadre de la semaine des Droits de l'Homme de l'ONU, après le 73e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, le 10 décembre.
Un memorandum a été signé le 3 novembre à Caracas entre le procureur de la CPI Karim Khan et le président Nicolas Maduro en vue de l'ouverture de l'enquête sur de possibles violations de droits humains. Les autorités vénézuéliennes s'y sont engagées à coopérer main dans la main avec la CPI afin de mener à bien cette enquête dans l'esprit de «complémentarité effective» inhérent aux principes fondateurs de la Cour et stipulés dans le statut de Rome qui l'a fondée et que le Venezuela a ratifié. Le gouvernement vénézuélien a toutefois exprimé son désaccord de principe avec l'ouverture de cette enquête tout en affichant une certaine sérénité, se disant confiant dans le travail déjà effectué par l'institution judiciaire du pays.