Covid-19 : le déconfinement britannique à l'épreuve du variant indien
Boris Johnson a déclaré que la contagiosité du variant indien pourrait «rendre beaucoup plus difficile» la levée de presque toutes les restrictions sanitaires prévues le 21 juin. L'exécutif se dit toutefois optimiste sur l'efficacité du vaccin.
Alors que le nombre de cas attribués au variant indien dans le pays a plus que doublé la semaine du 10 mai avec 1 313 cas recensés, le Premier ministre britannique Boris Johnson a prévenu le 14 mai que ce variant risquait de perturber la poursuite du déconfinement au Royaume-Uni, qui franchira une étape majeure le 17 mai avec la réouverture des cinémas, théâtres, la reprise des voyages à l'étranger et la reprise du service à l'intérieur pour les pubs et restaurants dont les terrasses étaient déjà rouvertes.
A ce stade, l’exécutif ne souhaite pas repousser cet assouplissement mais prévient que si le variant se révèle beaucoup plus contagieux, les Britanniques seront «confrontés à des choix difficiles», a-t-il souligné. «Ce nouveau variant pourrait fortement perturber nos progrès et rendre beaucoup plus difficile de passer à l'étape suivante», soit la levée de presque toutes les restrictions sanitaires prévues le 21 juin. D'après le ministre de la Santé Matt Hancock, une décision sera prise le 14 juin pour trancher la question.
L’Ecosse va limiter la levée des restrictions dans certaines zones
La plupart des cas de variants indiens sont concentrés dans le nord-ouest de l'Angleterre mais également dans les villes de Bolton et Londres, situées dans le centre et le sud-ouest de la Grande-Bretagne. Les plus jeunes qui n'ont pas encore été vaccinés sont particulièrement touchés. L'inquiétude est particulièrement forte du côté du comité scientifique qui conseille le gouvernement (Sage) et qui a estimé qu'il existait une «possibilité réaliste» que le variant soit jusqu'à 50% plus contagieux que celui apparu fin 2020 dans le sud-est en Angleterre.
Comme le rapporte l'AFP, si ce variant est de 40% à 50% plus contagieux, l'assouplissement des restrictions pourrait «conduire à une recrudescence substantielle des hospitalisations» qui serait «similaire ou plus importante que les pics précédents» alors que les services de santé étaient au bord de la saturation. Partageant cette inquiétude, les autorités écossaises ont d'ores et déjà annoncé que l'assouplissement de certaines restrictions prévues ce 17 mai ne s'appliquerait pas dans certaines zones subissant des poussées épidémiques fortes comme à Glasgow où le variant indien a été détecté.
Pour enrayer la propagation de ce virus qui risque bien de devenir «dominant» selon les autorités sanitaires, l'intervalle entre les deux doses de vaccin (jusqu'à trois mois) est réduit à huit semaines pour les personnes de plus de 50 ans et les plus vulnérables tandis que le dépistage a été renforcé dans les zones les plus touchées. L'élargissement de la vaccination aux plus jeunes figure aussi parmi les options étudiées. «La course entre notre programme de vaccination et le virus risque de devenir beaucoup plus serrée, et il est plus important que jamais que les gens reçoivent la protection additionnelle d'une deuxième dose», a déclaré Boris Johnson, soulignant que le service public de santé n'était pas sous pression.
Nous avons une certitude croissante, sur la base de premières données de laboratoire [...], que les vaccins sont efficaces contre le variant indien
Le gouvernement britannique s'est toutefois dit confiant dans l'efficacité des vaccins anti-Covid contre le variant indien. «Si les gens ont été vaccinés deux fois [...] nous avons une certitude croissante, sur la base de premières données de laboratoire [...] que les vaccins sont efficaces contre le variant indien», a souligné le ministre de la Santé Matt Hancock sur la BBC le 16 mai. Au Royaume-Uni, 20 millions de personnes sont totalement vaccinées contre le Covid-19 soit près de 40% de la population adulte.
Face à cette émergence de cas de variant indien, l'Allemagne a elle de nouveau classé le 14 mai le Royaume-Uni dans sa liste des zones à risques, la moins élevée de l'échelle qui regroupe celles où le taux d'incidence se situe entre 50 et 200 cas d'infection pour 100 000 habitants sur sept jours.