La droite de retour au pouvoir en Equateur après la victoire de Guillermo Lasso avec 52% des voix
Après avoir échoué deux fois en 2013 et 2017, le candidat de droite et ancien banquier a été élu président de l'Equateur le 11 avril, au second tour, face au socialiste Andrés Arauz parrainé par l'ancien chef d'Etat Rafael Correa.
La droite est à nouveau au pouvoir en Equateur. Ancien banquier et fidèle de l'Opus Dei, l'anti-corréiste Guillermo Lasso a remporté le 11 avril l'élection présidentielle avec 52% des voix, face au jeune économiste Andrés Arauz soutenu initialement par l'ancien président socialiste Rafael Correa.
Après deux défaites en 2013 et 2017, Guillermo Lasso, 65 ans, s'est engagé dès la proclamation du résultat à relever le «défi» de changer un pays confronté à une terrible crise économique que la pandémie de Covid-19 a aggravée. Le pays a terminé 2020 avec un un PIB en chute libre (-9%), un taux de pauvreté en hausse à 32,4% et un chômage à 5,7% en janvier, selon l'AFP.
Une défaite de peu en 2017 face à Lenin Moreno
Au premier tour du 7 février, l'ex-banquier conservateur était pourtant arrivé second avec 19,74% contre 32,72% à son rival de gauche âgé de 36 ans. «Le 24 mai prochain, nous assumerons avec responsabilité le défi de changer le destin de notre patrie et à atteindre pour tous l'Equateur d'opportunités et de prospérité auquel nous aspirons», a déclaré Lasso après sa victoire. Celle-ci a été reconnue par le socialiste Andrés Arauz : «Je le féliciterai pour le triomphe électoral obtenu aujourd'hui et lui démontrerai nos convictions démocratiques.»
Le président élu, qui prendra ses fonctions le 24 mai, est partisan du libre-échange, et s'est dit prêt à intégrer l'Alliance du Pacifique, qui regroupe le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou. Issu d'une famille de la classe moyenne, dernier de 11 enfants, il s'est formé aux finances sur le tas, parvenant jusqu'à présider la Banque de Guayaquil, l'une des plus importantes du pays, dont il reste actionnaire. Il s'en est retiré en 2012 pour fonder le mouvement Créer des opportunités (Creo), auquel s'est rallié le Parti social chrétien (PSC, droite) pour ce dernier scrutin.
En Equateur, depuis 1979 et le retour de la démocratie, la droite l'a emporté dans les urnes jusqu'en 1996. S'en est suivie une décennie d'instabilité, avec des présidents idéologiquement variés qui ne parvenaient pas à achever leur mandat, avant que Rafael Correa, chantre du «socialisme du XXIe siècle» et de la «révolution citoyenne», ne s'installe de 2007 à 2017. En 2013, Guillermo Lasso avait perdu dès le premier tour face à l'ancien président, et en 2017, il s'était incliné de peu au second tour face à Lenin Moreno, parrainé initialement par Correa avant que les deux hommes ne se brouillent.