Une athlète transgenre poursuit USA Powerlifting pour interdiction de compétition
Une plainte a été déposée contre la fédération américaine de force athlétique par une pratiquante transgenre qui l'accuse de discrimination. La sportive souhaitait participer à des compétitions féminines de force athlétique.
La pratiquante de force athlétique (powerlifting) transgenre JayCee Cooper a annoncé qu'elle poursuivait la fédération américaine de force athlétique USA Powerlifting (USAPL). La sportive, née homme mais se revendiquant femme, souhaitait participer à des compétitions féminines de force athlétique, ce qui lui a été refusé.
«J'ai été surprise que lorsque j'ai postulé pour participer à ma première compétition, on m'a dit que je ne pouvais pas participer spécifiquement parce que je suis une femme trans», a déclaré la sportive lors d'une conférence de presse le 12 janvier, dans des propos rapportés par NBC News. «J'étais vidée. Je m'entraînais depuis des mois», a-t-elle déploré.
C'est le groupe de défense Gender Justice, basé au Minnesota, qui a intenté le 12 janvier une action en justice contre la plus grande organisation de force athlétique des Etats-Unis au nom de l'athlète, qualifiant son interdiction de participer aux compétitions de «politique manifestement transphobe» et «inacceptable».
Des revendications conformes aux règles du CIO
Dans la plainte que s'est procurée NBC News, le groupe de défense estime que l'USAPL «a refusé l'admissibilité de Mme Cooper à la compétition parce qu'elle est une femme transgenre et a retiré sa carte de compétition parce qu'elle est une femme transgenre, puis a adopté une interdiction catégorique de la participation des athlètes transgenres aux compétitions de l'USAPL». Et de conclure : «L'USAPL a discriminé JayCee Cooper, et continue de le faire, parce qu'elle est une femme transgenre».
Dans une déclaration envoyée par courrier électronique à NBC News le 13 janvier, USA Powerlifting a déclaré qu'il «était au courant de la plainte publique, mais qu'il n'avait reçu aucun dépôt officiel pour le moment». La fédération conclut : «Nous contestons les allégations et attendons avec impatience l'occasion présenter les faits devant le tribunal.»
En 2015, le Comité international olympique (CIO) a mis en place des mesures visant à permettre aux femmes transgenres de participer à des compétitions si leur taux de testostérone reste en-dessous d'un niveau spécifique pendant au moins un an. L'organisation mère de l'USA Powerlifting, l'International Powerlifting Federation, a approuvé les règles du CIO mais n'oblige pas ses affiliés nationaux à suivre ces règles.
JayCee Cooper a déclaré que ses niveaux de testostérone étaient restés en dessous du seuil du CIO pendant deux ans, et avoir inclus cette information dans des documents destinés à l'USAPL, selon NBC News.
La fédération américaine, citée par NBC News, explique que «les hommes ont naturellement une structure osseuse plus grande, une densité osseuse plus élevée, un tissu conjonctif plus fort et une densité musculaire plus élevée que les femmes […] Ces traits, même avec des niveaux réduits de testostérone, ne disparaissent pas. Alors que les personnes trans passant du sexe masculin à féminin peuvent être plus faibles et moins musclés qu'autrefois, les bénéfices biologiques qui leur ont été apportés à la naissance restent supérieurs à ceux d'une femme.»
Mais selon une récente étude du British Journal of Sports Medicine, citée par NBC, si les athlètes transgenres conservent un avantage athlétique sur les femmes après un an de traitement hormonal, cette différence tendrait à s'estomper après deux années.