Etat d'urgence décrété en Haïti face aux manifestations réclamant le départ du président Moïse
La colère des opposants au président haïtien Jovenel Moïse a retenti dans les rues de Port-au-Prince. La capitale du pays a en effet été le théâtre de manifestations pour réclamer son départ du pouvoir. L'état d'urgence a été déclaré pour un mois.
Plusieurs centaines d'opposants au président haïtien Jovenel Moïse ont manifesté le 15 janvier à Port-au-Prince pour exiger son départ du pouvoir le 7 février 2021, jour qu'ils estiment être le dernier de son mandat. Au fil de leur parcours, les manifestants ont multiplié les barricades faites de pneus enflammés ou d'ordures diverses, paralysant la circulation.
Ainsi que le rapporte l'agence espagnole Europa Press, la police nationale haïtienne a déclaré le jour-même l'état d'urgence, qui devrait se poursuivre jusqu'au 15 février.
Ici, des manifestants érigent des barricade en feu dans une rue de Port-au-Prince.
Les forces de l'ordre ont procédé à plusieurs interpellations comme en témoignent des images de l'agence de presse Reuters.
Jovenel Moïse avait été déclaré élu dès le premier tour de la présidentielle organisée en octobre 2015 mais ce scrutin avait été annulé en raison de fraudes.
Déclaré vainqueur au deuxième tour de l'élection réorganisée un an après, il avait alors prêté serment le 7 février 2017. Ses partisans estiment ainsi que son mandat de cinq ans s'achèvera le 7 février 2022.
Loin de ce débat juridique, beaucoup de manifestants qui disent subir quotidiennement les violences causées par les gangs armés exigent le départ immédiat du président. De fait, ainsi que le rapporte l'AFP, Haïti enregistre depuis l'automne une recrudescence des enlèvements contre rançon qui touchent indistinctement les habitants les plus riches et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.