La statue du général sudiste Robert Lee déboulonnée au Capitole, à Washington
- Avec AFP
La statue du général sudiste Robert Lee, commandant en chef de l'armée des Etats confédérés, partisans de l'esclavage, a été déboulonnée au Congrès américain à Washington. Une décision saluée par Nancy Pelosi, sa présidente démocrate.
Une statue du général sudiste Robert Lee, commandant en chef de l'armée des Etats confédérés, partisans de l'esclavage, a été déboulonnée, dans la nuit du 20 au 21 décembre, au Congrès américain à Washington.
«Un symbole de l'histoire raciste et conflictuelle de la Virginie» ?
«La nuit dernière, la Virginie a enlevé sa statue de Robert E. Lee du Capitole américain», a annoncé sur Twitter Ralph Northam, le gouverneur démocrate de cet Etat.
«C'est une étape importante», a-t-il salué. «Il est grand temps que nous racontions notre histoire avec des symboles de persévérance, de diversité, et d'inclusion», a-t-il ajouté sur le même réseau social, en publiant des images montrant le déboulonnage de la statue de Robert Lee.
Last night, Virginia removed its statue of Robert E. Lee from the U.S. Capitol.
— Ralph Northam (@GovernorVA) December 21, 2020
This is an important step forward—it is past time we tell our story with images of perseverance, diversity, and inclusion. pic.twitter.com/zyR99ukiIz
«La Confédération est un symbole de l'histoire raciste et conflictuelle de la Virginie», a expliqué Ralph Northam, dans un communiqué du 21 décembre.
Pendant la guerre de Sécession, de 1861 à 1865, le Sud confédéré avait pris son indépendance des Etats-Unis et se battait notamment pour conserver l'esclavage, aboli dans le reste du pays.
La Virginie hébergeait à l'époque la capitale sudiste, Richmond.
Depuis 1909, la statue de Robert Lee représentait donc cet Etat au Capitole, cœur du pouvoir législatif américain.
Mais les drapeaux et monuments confédérés sont maintenant souvent considérés comme des symboles racistes, même si leurs partisans expliquent y voir un simple héritage de l'histoire du pays.
Le mouvement aux Etats-Unis de réaction à la mort de l'Afro-Américain George Floyd en mai 2020, a accéléré le déboulonnage de nombreux monuments à la gloire de l'armée confédérée, soit par les autorités, soit par des manifestants.
Nancy Pelosi, à la tête des démocrates au Congrès américain, a salué «une bonne nouvelle», dans un communiqué du 21 décembre et a évoqué des «symboles de haine au Capitole et à travers [le]pays».
«Nous luttons pour mettre fin au fléau du racisme dans notre pays», a-t-elle déclaré dans le même communiqué.
La statue de Robert Lee sera remplacée par celle d'une militante pour les droits civiques
«Il n'y a pas de place pour célébrer l'obscurantisme de la Confédération au Capitole ou dans toute autre lieu d'honneur de notre pays», a affirmé Nancy Pelosi sur Twitter.
The removal of the statue of Robert E. Lee and its forthcoming replacement by a tribute to Barbara Johns of Virginia is welcome news. There is no room for celebrating the bigotry of the Confederacy in the Capitol or any other place of honor in our country. https://t.co/jAx4CmS3oN
— Nancy Pelosi (@SpeakerPelosi) December 21, 2020
La statue de Robert Lee va être remplacée par celle de Barbara Johns, une Afro-Américaine, ont annoncé les autorités américaines, le 21 décembre (Reuters).
Barbara Johns, militante pour les droits civiques, avait seulement 16 ans lorsqu'elle a pris la tête, en 1951, d'un mouvement de contestation dans son lycée en Virginie contre la ségrégation raciale dans le système scolaire public américain. Ces différents mouvements ont amené la Cour suprême fédérale à déclarer en 1954 qu'un tel système était illégal.