Moscou dénonce la «censure ouverte» de géants du web américains contre des médias russes
Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a dénoncé la «censure ouverte de Twitter ou de Facebook» à l'encontre des médias russes, qui se voient infliger une batterie de mesures discriminatoires.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé la discrimination que font subir les géants américains du web aux médias russes. «Nous constatons [...] une censure ouverte de la part de Twitter ou de Facebook quand les médias russes sont désignés comme manquant de fiabilité, qu'ils sont exclus des résultats de recherche, que leurs comptes sont bloqués et supprimés», a ainsi déclaré la représente de la diplomatie russe, citée par l'agence Tass.
Plus encore, selon Maria Zakharova, les Etats-Unis mènent une «chasse aux sorcières» dans le cadre de laquelle les journalistes, les experts et même les utilisateurs des réseaux sociaux qui ne sont pas d'accord avec la politique de Washington sont discrédités, en se voyant qualifiés de «robots et trolls russes».
De nombreuses mesures discriminantes
De fait, les GAFA ont multiplié les mesures restrictives contre certains médias ces dernières années. Le 6 août, Twitter dévoilait sa décision de signaler par un libellé certains «comptes de médias gouvernementaux ou affiliés à un Etat». RT, Sputnik, mais aussi des médias financés par l'Etat chinois tels que CCTV, se sont vu infliger ce libellé – mais non la BBC britannique, France 24 ou la Radio Free Europe/Radio Liberty américaine.
Conséquence de ces libellés : les médias qui en sont pourvus ne bénéficient pas de recommandations de Twitter et leurs tweets ne sont pas amplifiés par la plateforme. En d'autres termes, leur portée est limitée par rapport à tous les autres comptes.
De même, en mai 2019, YouTube a décidé de labelliser les médias publics ou gouvernementaux sous leurs vidéos, mais avec une différence sémantique notable : RT France est, selon le label de YouTube, «financée par le gouvernement russe», quand France 24 ou la BBC sont des «chaînes de service public»...
Quelques mois plus tôt, en février 2019, Facebook avait bloqué des pages spécialisées dans les vidéos virales en raison de leur lien avec le groupe RT, exigeant qu'elles fassent référence à leurs «affiliations russes».
Hors de la sphère des réseaux sociaux, l'ambassade russe à Washington a récemment exigé des explications au département d'Etat américain après qu'un reporter travaillant pour RT a été interrogé plusieurs heures par les services de renseignement à l'aéroport de New York.