Monopole «illégal» : Google dans le collimateur de la justice américaine
Le département de la Justice des Etats-Unis, suivi par 11 Etats américains, a engagé devant le tribunal fédéral de Washington des poursuites contre Google pour «violation des lois antitrust américaines», l'accusant d'abus de position dominante.
Dans un communiqué publié le 20 octobre, le département de la Justice des Etats-Unis a fait savoir qu'il était notamment reproché au géant américain Google de «maintenir illégalement un monopole» dans le secteur des services de recherche d'information sur internet.
«Au cours des 16 derniers mois, la commission antitrust a recueilli des preuves convaincantes du fait que Google [...] a utilisé son pouvoir de monopole pour bloquer les principales voies de recherche sur les téléphones portables, les navigateurs et les appareils de nouvelle génération», accuse le texte.
Monopole nuisible ?
Le procureur général, William Barr, a ciblé une concurrence déloyale défavorisant utilisateurs, annonceurs et petites entreprises «en diminuant la qualité, y compris sur des critères comme la confidentialité, en augmentant les prix de la publicité et en freinant l'innovation».
«Le défi lancé aujourd'hui à Google [...] montre les efforts considérables déployés par le ministère [afin de] rétablir la concurrence sur les marchés», peut-on encore lire dans le communiqué publié à deux semaines de l'élection présidentielle américaine.
Ainsi que le précise le site Abondance, spécialiste en optimisation pour les moteurs de recherche, la plainte comprend des allégations contre le monopole d'Android sur les smartphones, ou encore contre l'accord d'exclusivité entre Google et Apple, à travers lequel le moteur de recherche paie des milliards de dollars afin de rester l'unique option de recherche proposée aux clients de la marque à la pomme.
Google répond
Google a réagi le jour-même via son blog à cette plainte. «Un procès profondément vicié qui ne ferait rien pour aider les consommateurs», a estimé l'entreprise de Mountain View, s'épanchant sur plusieurs faits lui étant reprochés. Google assure par exemple ne pas être la seule entreprise à payer pour être présente sur les smartphones commercialisés par Apple. «[Les services] d'Apple intègrent Google dans le navigateur Safari parce qu'ils estiment que Google est "le meilleur". Cet accord n'est pas exclusif : nos concurrents Bing et Yahoo ! paient [également] pour figurer en bonne place», peut-on notamment lire dans le billet publié par Google.
Selon l'AFP, il s'agit de la plus importante action judiciaire en plus de 20 ans menée par le gouvernement fédéral américain à l'encontre de l'un des géants de la Big Tech américaine. Ces entreprises technologiques s'attirent régulièrement les foudres tant des élus conservateurs, qui les accusent de partialité, que des élus progressistes, qui s'inquiètent des atteintes au droit de la concurrence et du renforcement des inégalités dans le secteur.