Un élu chilien justifie l'usage de la force en prenant pour exemple Macron avec les Gilets jaunes

Un élu chilien justifie l'usage de la force en prenant pour exemple Macron avec les Gilets jaunes© PABLO SANHUEZA Source: Reuters
Manifestant blessé à Santiago, le 23 octobre (image d'illustration).
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La façon dont Emmanuel Macron a géré la crise des Gilets jaunes semble considérée comme exemplaire pour un sénateur membre de la majorité du président Sebastian Pinera, qui a comparé la situation chilienne avec celle de la France.

Le maintien de l'ordre à la française à la sauce Gilets jaunes, est-il un exemple de gestion «démocratique» de crise pour le monde ? C'est en tout cas ce qu'a tenté de faire valoir un élu chilien de la majorité devant le Sénat du pays pour défendre l'usage de la force publique par le président chilien [Sebastian] Pinera. 

Prenant la parole au cours d'une cession houleuse du parlement le 21 octobre, marqué par de vives protestations de l'opposition, le sénateur de droite Rodrigo Galilea a défendu l'action du gouvernement en rappelant que le Chili était «un pays démocratique», utilisant une méthode «institutionnelle» de sortie de crise.

Et le sénateur d'ajouter dans sa lancée que le pays n'était pas le premier à faire face à une difficulté de ce type, évoquant la crise des Gilets jaunes en France, un «pays aussi démocratique» que le Chili. 

«Dans un pays comme la France les choses ont été résolues de la même manière dont doivent être résolues au Chili», a-t-il comparé, rappelant au passage quelques unes des revendications des Gilets jaunes.

«C'est évident que le président Macron a dû faire appel à la police et à l'armée [...] Personne n'aime faire cela, mais il a dû de le faire. Le président [Sebastian] Pinera aussi, car son devoir fondamental, c'est la sécurité», a-t-il précisé avant d'affirmer que la solution devait aussi être politique.  

La sortie du sénateur n'est pas passée inaperçue aux yeux du public français, un extrait de son intervention a ainsi été partagée sur les réseaux sociaux suscitant quelques railleries. 

Le Chili est plongé dans une crise sans précédent depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet en 1990. 18 personnes, dont un enfant de quatre ans, ont perdu la vie, majoritairement accidentellement depuis le début de la mobilisation, le 18 octobre.

Dépassé par la tournure des événements, le président chilien a dû prendre des dispositions inédites pour maintenir l'ordre telles que l'instauration de plusieurs nuits de couvre-feux et des patrouilles de militaires dans les rues de la capitale.  

Sur le plan politique, outre l'annulation de la hausse du prix du ticket de métro à l'origine de la grogne, Sebastian Pinera multiplie désormais les mesures sociales pour sauver sa présidence. Ainsi ont été annoncées, le 22 octobre, l'augmentation de 20% du minimum retraite, le gel des tarifs de l'électricité ou la une hausse du salaire minimum. Le président a par ailleurs proposé une réduction du traitement des parlementaires et des hauts fonctionnaires, de concert avec la baisse du nombre de parlementaires et une limitation du nombre de leurs mandats successifs. 

Des efforts insuffisants pour les principaux syndicats, qui ont appelé à une grève générale et à des manifestations pacifiques, entre autre contre les «hausses de prix» et les «abus» le 23 octobre. La Centrale unitaire des travailleurs (CUT), principale confédération syndicale du pays, a par ailleurs dénoncé sur son compte Twitter la «répression» exercée selon elle vis-à-vis de sa manifestation à Santiago.  

Lire aussi : Le président du Chili évoque une «guerre» alors que des émeutes ont fait 11 morts (VIDEO)

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