Equateur : le gouvernement recule face à la pression populaire

Equateur : le gouvernement recule face à la pression populaire© CARLOS GARCIA RAWLINS Source: Reuters
Manifestation de joie dans les rues de Quito à l'annonce de l'accord entre le gouvernement et les représentants des indigènes.
Suivez RT en français surTelegram

Lenin Moreno table sur une sortie de crise après un accord avec les représentants indigènes, l'une des principales forces du mouvement social qui secoue le pays depuis plusieurs jours. Le décret à la base de la grogne devrait être abrogé.

«Nous retrouvons la paix et le coup d'Etat correiste [du nom de l'ancien président Rafael Correa] et l'impunité cessent», a claironné Lenin Moreno sur Twitter le 14 octobre. Le président équatorien, dont le pays est secoué par une révolte populaire depuis 12 jours, a en effet conclu un accord avec les meneurs du mouvement indigène, l'une des forces les plus actives de la fronde contre le décret 883, dont la promulgation a fait bondir de 100% les prix du carburant.

L'exécutif équatorien, forcé d'abandonner la capitale devant la grogne, aurait ainsi consenti à préparer «un nouveau décret qui annule le décret 883» sur l'essence. Le président de la Confédération des nationalités indigènes de l'Equateur (CONAIE), Jaime Vargas, a annoncé dans la foulée que les mobilisations anti-gouvernementales seraient levées sur tout le territoire.

Si d'autres forces sont présentes dans les rues équatoriennes, cet accord devrait, d'après Arnaud Peral, représentant en Equateur de l'ONU cité par l'AFP, permettre que la «mobilisation se termine».

L'annonce de cet accord a engendré des scènes de liesse dans les rues de la capitale, Quito, où les heurts ont été fréquents ces derniers jours. L'AFP rapporte en outre que des milliers d'indigènes, venus des Andes et de l'Amazonie, qui campaient depuis une semaine à Quito, commençaient à regagner leurs communautés.

Lors de la réunion de dialogue avec le gouvernement, retransmise à la télévision, Jaime Vargas avait dénoncé la «violence démesurée [des autorités] contre le peuple» ainsi qu'une politique qu'il a assimilée à du «terrorisme d'Etat». Il avait alors réclamé le départ des ministres de l'Intérieur et de la Défense «comme geste de paix sociale». Cette mesure n'a toutefois pas été confirmée, pour l'heure, par les autorités équatoriennes.

Sept personnes ont perdu la vie dans les violents combats de rue ayant opposé manifestants et forces de l'ordre depuis le début de la mobilisation, selon le bureau du Défenseur du peuple, organisme public de défense des droits. D'après la même source, 1 340 blessés sont à déplorer et 1 152 personnes ont été arrêtées.

Outre le bilan humain qui risque d'engendrer une forte rancune contre le gouvernement au sein de la population, l'économie a souffert de cette mobilisation et des blocages stratégiques, visant notamment les puits de pétrole. La distribution de près de 70% de la production de brut nationale a été suspendue pendant la mobilisation. La Chambre de commerce de Quito estimait le 13 octobre, soit avant la concertation, que les blocages coûtaient 200 millions d'euros par jour à l'économie du pays. 

Lenin Moreno avait supprimé les subventions sur le carburant dans le cadre d'un accord conclu en mars avec le Fonds monétaire international (FMI), prévoyant des réformes d’austérité pour réduire le déficit public en échange d'un prêt de 4,2 milliards de dollars. 

La flambée du prix des carburants, couplée à l'intransigeance et aux maladresses oratoires du président, qui a échauffé les esprits en évoquant la «fainéantise» des manifestants, a engendré une crise majeure dans le pays.

Lire aussi : Équateur : des affrontements violents entre la police et des manifestants secouent le pays

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix