Sommet de l'OTAN : Donald Trump juge l'Allemagne «totalement contrôlée par la Russie»
Avant l'ouverture du sommet de l'OTAN à Bruxelles, le président américain a accusé l'Allemagne d'être «prisonnière» de la Russie car dépendante de ses ressources énergétiques. Angela Merkel a répliqué que Berlin menait ses propres politiques.
Le président américain Donald Trump a lancé le 11 juillet une critique publique contre le soutien allemand à un accord de gazoduc sur la mer Baltique avec la Russie. «L'Allemagne est prisonnière de la Russie parce qu'elle tire une grande partie de son énergie de la Russie», a ainsi déclaré Donald Trump ce 11 juillet lors d'un petit déjeuner avec le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.
«Ils paient des milliards de dollars à la Russie et nous devons les défendre contre elle [...] Ce n'est pas normal», a-t-il poursuivi, avant l'ouverture du sommet de l'alliance transatlantique à Bruxelles. Dans des commentaires adressés devant les journalistes, Donald Trump a, comme à de nombreuses reprises ces derniers jours, critiqué l'incapacité des pays de l'OTAN et notamment de l'Allemagne à augmenter les dépenses de défense, estimant «très inapproprié» que les Etats-Unis paient pour la défense européenne contre la Russie alors que l'Allemagne traite avec Moscou. «L'Allemagne est totalement contrôlée par la Russie», a répété le président américain.
Ils paient des milliards de dollars à la Russie et nous devons les défendre contre elle [...] Ce n'est pas normal
«Ils tirent 60% de leur énergie de la Russie. Je pense que c'est une très mauvaise chose pour l'OTAN», a poursuivi le président américain qui s'en est également pris aux autres pays de l'organisation. «Nous protégeons l’Allemagne, la France... Nous protégeons tous ces pays», a-t-il ainsi insisté, estimant que les Etats-Unis «payaient beaucoup trop» et que cette situation était «disproportionnée et injuste» pour les contribuables américains.
Merkel : «Nous pouvons prendre des décisions indépendantes»
Une analyse qu'a réfuté la chancelière allemande Angela Merkel à son arrivée au sommet de l'OTAN à Bruxelles, assurant que Berlin ne dépendait de personne pour prendre ses décisions. «J'ai moi-même vécu dans une partie de l'Allemagne occupée par l'Union soviétique. Je suis très heureuse que nous soyons aujourd'hui unis, dans la liberté, en tant que République fédérale d'Allemagne. Nous pouvons par conséquent mener nos propres politiques, nous pouvons prendre des décisions indépendantes», a-t-elle affirmé en réponse à Donald Trump, sans toutefois le citer.
«L'Allemagne fait aussi beaucoup pour l'OTAN. Nous sommes le deuxième plus grand fournisseur de troupes, nous mettons la plupart de nos capacités militaires au service de l'OTAN», a-t-elle encore insisté.
Donald Trump et Angela Merkel doivent se rencontrer ce 11 juillet à Bruxelles, avant que le président américain ne rencontre le 16 juillet le président russe Vladimir Poutine à Helsinki, en Finlande. Donald Trump réclame aux Européens d'accroître leurs dépenses militaires dans l'OTAN afin de respecter leur engagement de les porter à 2% de leur PIB en 2024. Les dépenses militaires des Etats-Unis ont en effet représenté en 2018 près de 70% des dépenses militaires totales de l'alliance militaire, ce que Donald Trump juge tout à fait anormal.
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