Nucléaire iranien : Rubio appelle l’Europe à trancher sur le retour des sanctions

Alors que les négociations américano-iraniennes reprennent à Rome, le secrétaire d'État américain Marco Rubio presse les Européens de rétablir les sanctions contre l'Iran, accusé de franchir des seuils critiques. Pendant ce temps, Téhéran et Moscou affichent une position commune, réaffirmant leur partenariat stratégique.
Marco Rubio, secrétaire d'État américain, a exhorté ce 18 avril les Européens à prendre une « décision importante » concernant le rétablissement des sanctions contre l'Iran. Il affirme que Téhéran ne respecte pas les engagements de l'accord nucléaire de 2015 et serait « dangereusement proche » de se doter de l'arme nucléaire, selon des informations attendues de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Cette déclaration intervient à la veille de nouvelles négociations à Rome entre les États-Unis et l'Iran, dans un contexte où les discussions précédentes à Oman ont été jugées « positives » mais sans avancée concrète. L'administration Trump a rétabli depuis février une politique de « pression maximale » sur l'Iran, accompagnée de menaces d'action militaire si aucun accord n'est trouvé.
Par ailleurs, le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, en visite à Téhéran, a souligné l'urgence d'un accord sur le nucléaire iranien, déclarant que « le temps est compté » pour trouver une solution.
Les Européens, notamment la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, doivent donc décider s'ils déclenchent le mécanisme de « snapback » prévu par l'accord de 2015, qui permettrait de rétablir automatiquement les sanctions de l'ONU en cas de non-respect des engagements par l'Iran. Cette décision pourrait avoir des répercussions majeures sur la stabilité régionale et les relations internationales.
Téhéran et Moscou accordent leurs violons
Parallèlement, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, a affirmé que les relations entre l’Iran et la Russie ne seraient pas affectées par les développements diplomatiques à venir, en référence implicite aux pourparlers indirects entre Téhéran et Washington.
S’exprimant à Moscou aux côtés de Sergueï Lavrov, il a salué des échanges « constructifs » avec les responsables russes, notamment le président Vladimir Poutine. Cité par l’agence de presse IRNA, Araghtchi a souligné que les liens entre les deux pays suivaient une trajectoire stable, soutenue par des consultations régulières et par un accord stratégique global désormais en vigueur.
« Nos relations sont désormais stratégiques et s’inscrivent dans une coopération à long terme », a-t-il déclaré, ajoutant que le président russe avait été invité à se rendre à Téhéran cette année.
La Russie fait partie de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015, connu sous le nom de JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action). Moscou, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et acteur clé de la diplomatie nucléaire, a toujours soutenu l’accord et s’est montré critique du retrait américain. Elle continue de jouer un rôle actif dans les tentatives de relance du JCPOA.