La Turquie et les nouveaux maîtres de Damas s'alignent pour lutter contre les combattants kurdes
Le chef de la diplomatie syrienne était à Ankara pour rencontrer son homologue turc ainsi que le chef de l'État, Recep Tayyip Erdogan. Les autorités turques ont insisté sur le fait que Damas et Ankara ne permettraient pas aux combattants kurdes de mener des opérations contre la Turquie.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a exprimé le 15 janvier à Ankara la volonté du nouveau pouvoir à Damas de prévenir toute «menace» contre la Turquie émanant des combattants kurdes du Nord de la Syrie.
«Le nouveau gouvernement syrien ne laissera pas le territoire syrien être utilisé comme une base de lancement pour menacer le sol turc et le peuple turc», a déclaré le chef de la diplomatie syrienne, aux côtés de son homologue turc Hakan Fidan. Il faisait référence aux combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par Washington et positionnées dans le nord-est du territoire syrien.
La Turquie va financer la reconstruction de la Syrie
«Nous œuvrerons pour éliminer ces menaces à l'aide de moyens multiples», a-t-il insisté en citant le cas du nord-est de la Syrie, limitrophe de la Turquie, où les combattants kurdes contrôlent de vastes territoires. Au cours de son déplacement en Turquie, le ministre syrien des Affaires étrangères a également rencontré le président turc Erdogan qui a insisté sur le fait qu'aucune «organisation terroriste» n'avait sa place dans l'avenir de la Syrie.
D'ailleurs, cette zone ne restera pas «hors du contrôle» du pouvoir central, a promis la nouvelle administration syrienne et ce, alors que la Turquie menace depuis plusieurs semaines d'une opération militaire pour éloigner de sa frontière les combattants kurdes de Syrie.
De son côté, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a déclaré: «Le temps est venu pour tous les groupes religieux et ethniques de Syrie de s'embrasser», insistant ainsi sur l'unité et la souveraineté du territoire syrien. Il a également assuré que les deux pays pouvaient lutter activement contre toutes les menaces terroristes, nommant aussi bien l'État islamique que le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
En décembre dernier, le ministre turc du Transport avait indiqué qu'Ankara avait élaboré un plan de reconstruction des infrastructures syriennes, comprenant les ponts, les autoroutes, les aéroports, les chemins de fer, ainsi que les systèmes de communication. La Turquie prévoit d'étendre considérablement son influence en Syrie.