La police sud-coréenne n'a pas réussi à arrêter le président, accusé de rébellion

La police sud-coréenne n'a pas réussi à arrêter le président, accusé de rébellion Source: Gettyimages.ru
Des partisans de Yoon Seok-yeol, président sud-coréen déchu, se rassemblent près de sa résidence officielle le 3 janvier 2025 à Séoul, en Corée du Sud.
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En Corée du Sud, des enquêteurs ont tenté sans succès d'arrêter le président Yoon Seok-yeol, accusé de rébellion. Confrontés à la résistance de ses gardes, ils ont dû suspendre l'opération, citant des risques de sécurité. La légalité de l'arrestation est contestée par les représentants de Yoon.

Les forces de l'ordre sud-coréennes se sont rendues à la résidence du président Yoon Seok-yeol, suspendu temporairement de ses fonctions, pour l'arrêter dans le cadre d'une affaire de rébellion mais les enquêteurs n’ont pas réussi à exécuter le mandat d'arrêt après plusieurs heures d'affrontements avec ses gardes personnels, a rapporté l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Le Bureau d'enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) a déclaré qu'il avait interrompu l'exécution du mandat à 13h30, heure locale, soit environ 5 heures et demie après l'arrivée de ses enquêteurs à la résidence présidentielle pour y détenir Yoon Seok-yeol.

«Nous avons déterminé qu'il serait pratiquement impossible d'exécuter le mandat d'arrêt en raison de la poursuite des affrontements, et nous avons suspendu l'exécution par crainte pour la sécurité du personnel sur place causée par la résistance», a indiqué le CIO dans un communiqué de presse. «Nous regrettons vivement le comportement du suspect qui a refusé de se conformer aux procédures légales», a également été précisé le CIO.

Un fonctionnaire du CIO a déclaré aux journalistes que les enquêteurs s'étaient approchés à moins de 200 mètres du bâtiment de la résidence, mais qu'ils n’avaient pas pu s'en approcher davantage. «Plus de 10 bus ou voitures bloquaient le passage et quelque 200 personnes du service de sécurité présidentiel (PSS) ou de l'armée formaient des couches de murs, rendant le passage impossible», a-t-il affirmé, notant que l'équipe chargée de l'exécution du mandat comprenait 20 personnes du CIO et 80 membres du personnel de la police. «Je crois savoir qu'il y a eu des échauffourées, petites et grandes, à chaque étape», a-t-il ajouté. Le représentant du CIO a également déclaré que trois procureurs avaient été autorisés à se rendre devant la résidence, mais pas à l'intérieur, ce qui rendait difficile la tâche de déterminer si le président était chez lui.

Les représentants de Yoon Seok-yeol ont déclaré que la tentative d'arrestation était illégale et ont promis de riposter dans le cadre de la loi. Selon Yonhap, environ 1200 personnes ont participé à un rassemblement de soutien à Yoon Seok-yeol en Corée du Sud.

La Corée du Nord, pour sa part, a estimé que la Corée du Sud était paralysée par l'impasse politique entre le camp au pouvoir et l'opposition, cette évaluation a été faite par l'Agence télégraphique centrale coréenne (Corée du Nord). «Depuis la "déclaration de la loi martiale le 3 décembre" dans la République de Corée fantoche, pour la première fois dans l'histoire, le président a été destitué et arrêté […], paralysant la politique d’État et approfondissant le chaos socio-politique», a été indiqué dans l'article.

La crise politique en Corée du sud a commencé dans la nuit du 3 au 4 décembre 2024. Lors d'une allocution télévisée, Yoon Seok-yeol avait annoncé imposer la loi martiale afin de lutter contre ce qu'il avait alors qualifié d'«éléments pro-nord-coréens» et d'«éradiquer les abjectes forces antiétatiques pro-nord-coréennes». Une première depuis plus de 40 ans. Le président avait finalement levé la loi martiale quelques heures plus tard, dans la foulée d’un vote des députés contre cette loi. Le 9 décembre dernier, Yoon Seok-yeol s’était vu interdit de quitter le territoire sud-coréen, une première à l’encontre d’un président en exercice. Sous le feu des critiques, Yoon Seok-yeol avait défendu le 12 décembre sa décision et déclaré qu’il se «battrait jusqu’au bout». Le 14 décembre les députés sud-coréens ont adopté une motion de destitution à son encontre. Enfin, le 31 décembre, pour la première fois en Corée du Sud, le tribunal a approuvé l'émission d'un mandat d'arrêt contre le président suspendu mais toujours en fonction (Yoon Seok-yeol). Le Bureau d'enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires a également autorisé la perquisition de sa résidence présidentielle.

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