Ukraine : une cathédrale orthodoxe prise d'assaut, ses paroissiens violemment agressés
Ce 17 octobre, des affrontements ont eu lieu dans une cathédrale de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, située à Tcherkassy. Plusieurs heures avant ces scènes de violences au sein même de la nef, des dizaines d'individus en treillis militaire et cagoulé s'étaient introduits de force sur le territoire du lieu de culte.
Le 17 octobre, des dizaines d'hommes masqués ont pris d'assaut la cathédrale de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique (UOC) de Tcherkassy pendant une liturgie, a rapporté l'Union des journalistes orthodoxes.
«Sur ces images, vous pouvez voir comment le "guerrier" Zelensky tire sur les paroissiens de l'Église orthodoxe ukrainienne», a commenté sur sa chaîne Telegram le député de la Rada, Artiom Dmitrouk, relayant des vidéos de la scène. Dans l'une d'elles, on peut voir l'un des assaillants pointer une arme en direction des paroissiens.
Plusieurs heures avant ces scènes de violences, au sein de la nef, la chaîne Telegram du diocèse de Tcherkassy, avait rapporté que près d'une centaine d'individus «en tenue de camouflage et cagoulés» avaient investi le site de la cathédrale de l'Archange Saint-Michel de l'Église orthodoxe ukrainienne vers trois heures du matin, alors qu'une cérémonie nocturne se déroulait.
«Ils nous ont confisqué nos téléphones, ne nous ont pas permis de les filmer, ont détruit nos caméras de vidéosurveillance et sont entrés par effraction dans le bâtiment administratif du diocèse», était-il alors rapporté.
Une loi qui inquiète bien au delà de l'Ukraine
Le 23 septembre, la loi interdisant l'Église orthodoxe ukrainienne liée au Patriarcat de Moscou, promulguée fin août par Volodymyr Zelensky après son adoption à la Rada, est entrée en vigueur.
Une loi qui a notamment été condamnée par le pape François, déclarant, le 24 août, «crain[dre] pour la liberté de ceux qui prient». «S'il vous plaît, veuillez ne pas abolir directement ou indirectement une Église chrétienne», avait imploré le souverain pontife.
Les autorités russes ont dénoncé une «persécution» et une tentative de «détruire l'orthodoxie canonique». Par la voix de son porte parole, Ravina Shamdasani, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a également fait part de ses «sérieuses inquiétudes quant au respect du droit international des droits de l'homme, notamment en matière de liberté de religion».
Le Conseil œcuménique des Églises a également exhorté les autorités ukrainiennes à faire preuve de prudence, avec des «mesures qui violent le droit fondamental à la liberté de religion et de croyance et qui pourraient nuire à la cohésion sociale pendant l'état d'urgence dans le pays», rapportait fin août le portail d'informations Orthodox Times.
Bien que l'UOC ait déclaré fin mai 2022 son indépendance totale vis-à-vis du patriarcat de Moscou, les pressions exercées sur ses paroissiens et ses prêtres se sont poursuivies.