Benjamin Netanyahou enjoint l’ONU de retirer ses casques bleus du Liban-Sud
L'ONU «doit» retirer ses casques bleus du Liban-Sud, le Hezbollah les utilisant comme «boucliers humains», a déclaré Benjamin Netanyahou, alors que les forces armées israéliennes ont attaqué des positions de la mission onusienne au moins trois fois ces derniers jours.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a exigé ce 13 octobre le retrait des soldats de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) du Liban-Sud, accusant le Hezbollah d’utiliser les casques bleus de l’ONU comme «boucliers humains».
«Il est temps pour vous de retirer la Finul des bastions du Hezbollah et des zones de combat», a déclaré Benjamin Netanyahou, s'adressant au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. «Monsieur le secrétaire général, mettez les forces de la Finul hors de danger. Cela doit être fait immédiatement», a-t-il enjoint, dans un message en hébreu largement cité par les médias israéliens.
Cette injonction intervient alors que l’armée israélienne a attaqué au moins trois fois les positions de la mission onusienne au Liban-Sud ces derniers jours, blessant pas moins de cinq casques bleus de différentes nationalités.
Israël «regrette les blessures» infligées aux soldats de la paix, faisant «tout ce qu'il peut» pour «empêcher» que cela se produise, a déclaré Benjamin Netanyahou. «Le moyen le plus simple et le plus évident d’y parvenir» est de les faire sortir de la «zone dangereuse», a-t-il ajouté.
L’armée israélienne a demandé cela «à plusieurs reprises» mais s’est heurtée «à des refus répétés», a affirmé le Premier ministre israélien, estimant que ce refus d’évacuer les soldats de la Finul faisait d’eux des «otages du Hezbollah».
La Finul, qui compte 10 000 soldats, a refusé de quitter ses positions le long de la ligne bleue, malgré les attaques israéliennes dont elle fait l’objet depuis quelques jours.
Les casques bleus de l’ONU dans le viseur d’Israël
Le 12 octobre, un soldat ghanéen a été blessé par balle lors des opérations militaires israéliennes au sud du Liban. Il est le cinquième casque bleu de l'ONU à avoir été blessé ces deux derniers jours, a affirmé le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti.
La veille, la Finul avait signalé pour la deuxième fois en moins de 24 heures de nouveaux tirs israéliens sur une position des casques bleus sri-lankais dans le sud du Liban, au lendemain de tirs similaires, qui ont ciblé deux casques bleus indonésiens.
Ce ciblage des casques bleus de l’ONU ainsi que des positions de la Finul ont suscité une salve de protestations internationales contre Israël.
La Russie, la Chine et les dix pays membres non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU ont exprimé leur «profonde inquiétude» dans la foulée de ces attaques et souligné que toutes attaques «délibérées» contre les forces de maintien de la paix étaient «une grave violation du droit international».
«Je condamne évidemment le fait que des coups de feu aient été tirés contre les locaux des Nations unies, blessant deux soldats de la paix, ce qui constitue une violation du droit humanitaire international», a déclaré de son côté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors d’un point de presse le 11 octobre.
La présence de la Finul au Liban, qui date de 1978, a été renforcée en 2006 à la suite d’une autre guerre entre Israël et le Hezbollah. Cette force internationale a pour principales missions de maintenir un cessez-le-feu «permanent», faciliter les opérations humanitaires, empêcher Israël de franchir la «ligne bleue», appuyer le déploiement des forces armées libanaises dans la zone et «s'interposer en cas de nécessité».