Guerre au Liban : plusieurs chancelleries appellent à un cessez-le-feu, Israël s'y oppose
Alors que les bombardements israéliens font rage au Liban, les États-Unis, la France et plusieurs pays, dont l'Arabie saoudite et le Qatar, ont appelé le 25 septembre dans une déclaration commune à un cessez-le-feu de 21 jours entre Tsahal et le Hezbollah. Une partie de la classe politique israélienne a fustigé cet appel.
Alors que l'aviation israélienne pilonne de nombreuses parties du Liban et que Tsahal envisage de lancer une opération terrestre dans le sud du pays du Cèdre, les efforts diplomatiques se multiplient pour arracher un cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël.
La France, en partenariat avec les États-Unis, propose un cessez-le-feu «temporaire» de 21 jours au Liban pour des négociations entre les deux belligérants, a annoncé le 25 septembre le chef de la diplomatie française lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
«Ces derniers jours, nous avons travaillé avec le partenaire américain à une plateforme de cessez-le-feu temporaire de 21 jours pour permettre les négociations», a déclaré Jean-Noël Barrot à New York. «Cette plateforme va être rendue publique très rapidement et nous comptons sur les deux parties pour l'accepter», a-t-il ajouté, martelant que la guerre entre Israël et le Hezbollah n'était «pas inéluctable» et appelant tous les acteurs à s'engager «résolument» pour une résolution pacifique du conflit.
Joe Biden et Emmanuel Macron, qui se sont rencontrés en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, ont parlé «des efforts en vue d'atteindre un cessez-le-feu entre Israël et le Liban et d'éviter une guerre plus large», selon la Maison Blanche, citée par la presse française.
Les États-Unis, l'Australie, le Canada, l'Union européenne, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni et le Qatar ont fait une déclaration commune : «La situation entre le Liban et Israël depuis le 8 octobre 2023 est intolérable et présente un risque inacceptable d'escalade régionale plus large. Cela n'est dans l'intérêt de personne, ni du peuple israélien, ni du peuple libanais.»
«Il est temps de conclure un accord diplomatique qui permette aux civils des deux côtés de la frontière de rentrer chez eux en toute sécurité», ont ajouté ces pays, en se basant sur la proposition d'une trêve de 21 jours.
Israël rejette tout cessez-le-feu
Le président français a de surcroît publié un message sur la plateforme X (ex-Twitter) dans la soirée du 25 septembre, insistant sur le fait qu'Israël devait «cesser l’escalade au Liban» et appelant le Hezbollah «à cesser les tirs vers Israël»
Israël «viole notre souveraineté», a pour sa part déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati. Il a exhorté le Conseil à faire pression sur l'État hébreu pour un «cessez-le-feu immédiat sur tous les fronts». «Nous réaffirmons notre engagement envers la résolution 1701 et demandons des efforts sérieux pour le retrait d'Israël des territoires libanais occupés», a-t-il également déclaré, tout en saluant les efforts diplomatiques de Washington et de Paris.
«Si la diplomatie échoue pour permettre à nos habitants de retourner chez eux, alors nous utiliserons tous les moyens à notre disposition, dans le respect du droit international», a déclaré de son côté l'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon. «Si nous pouvons l'atteindre par la diplomatie, ce serait mieux pour Israël, ce serait mieux pour le Liban», a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie israélienne a fait part de son opposition catégorique à un cessez-le-feu. «Il n'y aura pas de cessez-le-feu dans le nord. Nous continuerons de lutter de toutes nos forces contre l’organisation terroriste Hezbollah jusqu’à la victoire et le retour sain et sauf des habitants du nord dans leurs foyers», a-t-il martelé sur son compte X ce 26 septembre.
La classe politique israélienne a également réagi aux efforts diplomatiques. Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a déclaré : «La campagne au Liban doit se terminer par un seul scénario, l'écrasement du Hezbollah et l'anéantissement de ses capacités à nuire aux habitants du nord.» Une position également partagée par Orit Struck, du Parti sioniste religieux, qui a affirmé qu'il n'y avait «aucun mandat moral pour un cessez-le-feu».