Irak : deux membres d'une faction pro-iranienne tués à Bagdad, les États-Unis pointés du doigt

- Avec AFP

Irak : deux membres d'une faction pro-iranienne tués à Bagdad, les États-Unis pointés du doigt© Ahmad Al-Rubaye Source: AFP
Des membres du Hachd al-Chaabi en Irak se rassemblent à l'entrée de leur quartier général à Bagdad le 4 janvier 2024, à la suite d'une frappe signalée le même jour. Cette «frappe américaine» a tué un commandant militaire du mouvement islamiste (photo d'illustration).
Suivez RT en français surTelegram

Un chef et un autre membre du groupe armé pro-iranien Hachd al-Chaabi ont été tués en plein Bagdad ce 4 janvier par une «frappe de drone» attribuée aux États-Unis. Un nouvel incident en Irak, pays touché par les répercussions de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza.

Un responsable militaire du Hachd al-Chaabi et un autre membre de ce groupe ont été tués ce 4 janvier à Bagdad dans une «frappe de drone» attribuée aux États-Unis, a annoncé cette organisation irakienne regroupant des factions armées proches de l'Iran.

«Le commandant adjoint des opérations pour Bagdad, Mushtaq Talib al-Saïdi», est «tombé en martyr dans une frappe américaine», a indiqué le mouvement al-Nujaba, l'une de ces factions pro-iraniennes farouchement anti-américaine, dans un communiqué. La frappe «de drone» a visé «un centre de soutien logistique du Hachd al-Chaabi» dans l'est de la capitale irakienne, a indiqué un responsable sécuritaire sous couvert d'anonymat, précisant que «deux membres [du Hachd al-Chaabi] avaient été tués et sept autres blessés».

Une source au sein du Hachd al-Chaabi a confirmé ce bilan et attribué la frappe aux forces américaines. Interrogé par des journalistes, un responsable militaire américain n'avait pas réagi dans l'immédiat. Le gouvernement irakien a pour sa part évoqué une «agression» perpétrée par la coalition internationale antidjihadiste, sans toutefois pointer du doigt Washington nommément.

Ces dernières semaines, les groupes armés du Hachd al-Chaabi irakien ont été à plusieurs reprises la cible de bombardements, certains ayant été revendiqués par les États-Unis, pays honni des factions pro-iraniennes pour leur soutien à Israël dans le conflit déclenché le 7 octobre après l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

Un contexte régional très tendu

Cette attaque intervient au lendemain du quatrième anniversaire de la mort de Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué par une attaque de drone américaine en janvier 2020 à Bagdad.

Elle survient dans un contexte régional très tendu depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, et deux jours après l'élimination d'un haut responsable du mouvement islamiste palestinien dans une frappe près de Beyrouth, attribuée à Israël.

Sur des vidéos diffusées sur une chaîne Telegram proche du Hachd al-Chaabi, on pouvait voir de la fumée s'élever dans le ciel depuis le bâtiment situé dans la rue Palestine, une artère commerçante et très fréquentée de Bagdad.

Le site de l'attaque, entouré de murs, était bouclé et gardé par des troupes du Hachd al-Chaabi qui en interdisaient l'accès aux journalistes, selon un photographe de l'AFP.

Le gouvernement irakien accuse la coalition internationale

Le gouvernement irakien du Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani a qualifié d'«escalade et d'agression dangereuses» cette frappe dont il a rendu la coalition internationale responsable. 

Porté au pouvoir par une majorité parlementaire pro-Iran, son gouvernement est contraint de se livrer à un délicat exercice d'équilibriste pour préserver les liens stratégiques unissant son pays à Washington, au premier rang desquels la coalition antidjihadiste, en place depuis 2014.

Certains partis qui soutiennent Mohamed Chia al-Soudani sont la vitrine politique de factions du Hachd al-Chaabi, une coalition d'anciens paramilitaires chiites proches de l'Iran et désormais intégrés aux forces régulières irakiennes. 

Hadi al-Ameri, l'une des figures du Hachd al-Chaabi, a condamné un «crime odieux commis par les forces américaines criminelles», réclamant le «départ immédiat» de la coalition internationale. Le Hach al-Chaabi été ces dernières semaines la cible de plusieurs bombardements en Irak, dont certains revendiqués par les États-Unis. 

Les troupes américaines et celles de la coalition internationale antidjihadiste déployées en Irak et en Syrie sont visées quasi quotidiennement par des attaques de drones et de roquettes depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas à Gaza.

La plupart de ces attaques ont été revendiquées par un groupe appelé «Résistance islamique en Irak», nébuleuse formée par des groupes armés affiliés au Hachd al-Chaabi qui s'oppose au soutien américain à Israël. Depuis le 17 octobre, les États-Unis ont recensé plus d'une centaine d'attaques en Irak et en Syrie contre leurs troupes. 

Sous couvert de lutter contre une éventuelle résurgence des djihadistes du groupe État islamique, Washington déploie environ 2 500 militaires en Irak et 900 en Syrie, occupant illégalement des pans de ce pays. En janvier 2020, deux jours après l’assassinat de Qassem Soleimani par une frappe américaine, le Parlement irakien avait demandé au gouvernement de mettre fin à la présence des troupes étrangères dans le pays.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix