Paris suspend son aide humanitaire au Burkina Faso
La France a annoncé le 6 août qu'elle suspendait son aide au développement et son appui budgétaire au Burkina Faso. Un retrait qui s’explique par le soutien de Ouagadougou aux militaires arrivés au pouvoir dans le Niger voisin.
Dans un contexte de tension régionale, la France a annoncé le 6 août qu'elle mettait fin «jusqu'à nouvel ordre à toutes ses actions d'aide au développement et d'appui budgétaire» au Burkina Faso. C’est par la voix de sa ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna que Paris a rendu cette décision publique.
Le Burkina Faso, comme le Mali, soutient les militaires qui ont évincé le président nigérien Mohamed Bazoum.
#BurkinaFaso | La France suspend, jusqu'à nouvel ordre, toutes ses actions d'aide au développement et d'appui budgétaire au Burkina Faso. pic.twitter.com/h1sRuWAxYw
— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) August 6, 2023
Un manque à gagner de près d’un demi-milliard d’euros
L’annonce de la suspension des actions d'aide au développement et d'appui budgétaire concernent, selon le Quai d’Orsay, 468 millions d’euros d’aide au développement et 13 millions d’euros d’aide budgétaire programmée en 2022.
En janvier, quatre mois après l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Touré à la tête du pays à la faveur d’un coup d’Etat, Ouagadougou avait demandé à l’armée française de quitter son territoire. Paris s’était alors exécuté mais n’avait suspendu ni son aide au développement ni son aide budgétaire à destination du pays.
La suspension de l’aide française à destination du Burkina Faso fait suite à celle prise le 29 juillet, trois jours après le coup d’Etat au Niger, et s’ajoute aux sanctions déjà prises par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) contre ce pays. L’annonce du ministre des Affaires étrangères français a également été faite quelques heures avant la fin de l’ultimatum fixé par les pays de la Cédéao.
Le 6 août, les militaires au pouvoir au Niger ont fermé leur espace aérien en prévision d’une potentielle intervention militaire de la Cédéao qui viserait à rétablir le président Bazoum.
Une intervention militaire au Niger qui serait «une déclaration de guerre» au Burkina et au Mali, avaient déclaré le 31 juillet ces derniers.