OTAN : selon Ankara, la Suède et la Finlande ont réaffirmé leur engagement contre le «terrorisme»
- Avec AFP
A l'issue d'un sommet portant sur l'adhésion des deux pays à l'Alliance, la Turquie a affirmé avoir obtenu leur engagement à une «coopération totale». Elle continue à réclamer l'extradition de militants kurdes qu'elle considère comme terroristes.
La Suède et la Finlande ont réaffirmé ce 26 août leur engagement à combattre le «terrorisme», a fait savoir la Turquie à l'issue d'une rencontre en Finlande entre des représentants turcs, suédois et finlandais à propos de l'adhésion à l'OTAN des deux pays nordiques, bloquée pour l'heure par Ankara.
«La Finlande et la Suède ont réitéré leur engagement, consigné dans le mémorandum trilatéral [signé fin juin], à faire preuve d'une solidarité et d'une coopération totales avec la Turquie dans la lutte contre toutes les formes et manifestations de terrorisme», indique le communiqué publié par le bureau du porte-parole de la présidence turque. Depuis la mi-mai, la Turquie, membre de l'Alliance atlantique, bloque l’adhésion des deux pays nordiques, les accusant de protéger des combattants kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), considérés comme terroristes par Ankara.
Fin juin, les ministres turc, suédois et finlandais des Affaires étrangères avaient toutefois signé un mémorandum ouvrant l'accès des deux nations nordiques à l'OTAN. La Turquie avait, dès le lendemain de la signature, formulé aux deux pays des demandes d'extradition pour 33 personnes, la plupart considérées comme «terroristes» par Ankara, avant que le président turc Recep Tayyip Erdogan n'évoque dans la foulée une «promesse faite par la Suède» concernant l'extradition de «73 terroristes». Le mémorandum signé fin juin indique seulement que «la Finlande et la Suède répondront aux demandes d'extraditions» formulées par Ankara, sans mention d'aucun chiffre, relève l’AFP.
Une vingtaine d'Etats membres de l'OTAN sur 30 ont pour l'heure ratifié la demande d'adhésion des deux pays nordiques
«Il a été convenu d'intensifier la coopération au niveau technique entre les institutions concernées afin de réaliser des progrès», a affirmé la présidence turque le 26 août. Le 18 août, Ankara avait exprimé son impatience, exhortant la Suède à extrader des «terroristes».
«S'ils pensent pouvoir faire croire à la Turquie qu'ils ont tenu leurs promesses en extradant des criminels de droit commun, ils se trompent», avait ainsi déclaré le ministre turc de la Justice Bekir Bozdag, après l'annonce d'une première extradition d'un ressortissant turc condamné pour escroquerie, qui n’avait en rien satisfait Ankara. Une nouvelle rencontre tripartite doit se tenir «à l'automne» a indiqué le ministère finlandais des Affaires étrangères à l'issue de cette première réunion tenue à Helsinki.
A ce stade, une vingtaine d'Etats membres de l'OTAN – sur 30 – ont ratifié la demande d'adhésion des deux pays nordiques. Stockholm et Helsinki ont renoncé à leur traditionnelle politique de neutralité en annonçant leur souhait de rejoindre l'OTAN après le lancement de l’offensive militaire russe en Ukraine. Devant les velléités d'adhésion de ces deux pays à l'OTAN, le président russe Vladimir Poutine a prévenu que si elles engendraient le déploiement de «contingents» et d'«infrastructures militaires», la Russie serait obligée d'y répondre de façon réciproque.