Après Louis Aliot à Perpignan, le maire PS d'Issoudun rouvre un musée
André Laignel, édile d'Issoudun (Indre) et vice-président de l'Association des maires de France, a décidé de rouvrir le musée de l'Hospice St-Roch dès le 13 février 2021, avec «une fréquentation simultanée fixée à 30 mètres carrés par personne».
Le maire de Perpignan Louis Aliot (RN) avait pris les devants le 9 février 2021 en ouvrant quatre musées de la ville malgré les restrictions sanitaires. Son homologue PS d'Issoudun, dans l'Indre, a fait de même en annonçant la réouverture de son musée dès le 13 février, sans attendre «l'expérimentation» demandée par les grandes villes pour la reprise des activités des lieux culturels.
«Les musées sont des lieux de culture essentiels […], des lieux où le risque de contamination est le plus faible […], où on ne mange pas, ne boit pas, ne fume pas, où on est invité à ne pas toucher», a fait valoir dans un communiqué l'édile André Laignel, vice-président de l'Association des maires de France (AMF). «Leur fermeture permanente et totale est devenue manifestement disproportionnée», a-t-il affirmé, annonçant la réouverture du musée de l'Hospice St-Roch dès le 13 février à 10h, malgré l'interdiction gouvernementale visant à lutter contre la propagation du Covid-19.
Parmi les nouvelles œuvres du Musée de l'Hospice Saint-Roch d’Issoudun : celle de Marta Pan qui vient enrichir le parc de sculptures. Les galeries d’art contemporain et le parc sont réouverts au public. pic.twitter.com/SZwA9NORSm
— André Laignel (@AndreLaignel) February 13, 2021
Les «galeries contemporaines» du musée seront à nouveau accessibles au public avec «une fréquentation simultanée fixée à 30 mètres carrés par personne, c’est-à-dire trois fois ce qui est exigé actuellement dans les lieux autorisés», a-t-il expliqué. Toutes les salles ne seront pas pour autant accessibles : les anciennes, plus étroites et imbriquées, resteront «dans un premier temps fermées», a précisé André Laignel.
Un cadre expérimental demandé
Cette décision intervient trois jours après la réouverture de quatre musées de Perpignan par Louis Aliot, malgré la saisine de la justice et le maintien de tous les musées du pays fermés en raison de l'épidémie de coronavirus.
Dans le même sens, l'association France urbaine, qui regroupe les grandes villes et les métropoles du pays, a demandé une réouverture à titre «expérimental» des lieux culturels (musées, cinémas, théâtres). Les collectivités locales «se joignent à la demande des professionnels de la culture d'étudier les conditions d'une réouverture progressive des équipements culturels, au premier rang desquels les musées, les théâtres et les cinémas», a expliqué l'association dans un communiqué.
«Ces réouvertures pourront être établies dans le cadre d'un premier volet expérimental en fonction des équipements culturels et des paramètres sanitaires territoriaux», a avancé France urbaine, demandant une «approche territorialisée» et «progressive». «Dans cette logique de réouverture des équipements culturels, les collectivités locales sont prêtes à se mobiliser pour trouver, en concertation avec l’Etat, les adaptations nécessaires», a ajouté l'association.
De son côté, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a réaffirmé le 10 février sur France 2 qu'il était «encore trop tôt pour fixer une date précise». A propos de la réouverture des musées de Perpignan, la représentante du gouvernement a souligné qu'il s'agissait d'une décision contraire au «respect du principe républicain. C'est tout de même curieux que le maire ne respecte pas les lois de la République et ne s'applique pas les règles à lui-même», a-t-elle commenté.