Emmanuel Macron s'émeut des conditions de détention «dures» de Carlos Ghosn
- Avec AFP
En déplacement au Caire, le président de la République a exprimé sa préoccupation quant au sort de Carlos Ghosn, ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan. Les autorités japonaises estiment que la justice nippone fait son travail et bottent en touche.
En marge de son déplacement en Egypte, le président de la République française Emmanuel Macron s'est exprimé le 27 janvier sur l'incarcération de Carlos Ghosn, ex-PDG de Renault-Nissan-Mitsubishi, en détention depuis le 19 novembre au Japon, alors que pèsent sur lui des soupçons de malversations financières qu'il nie.
«Je me suis simplement préoccupé que le sort d'un compatriote français respecte le minimum de décence qu'on est en droit d'attendre», a expliqué le chef d'Etat. Et d'ajouter : «J'ai considéré que la détention préventive était très longue et que les conditions de sa détention étaient dures, je l'ai dit à plusieurs reprises au Premier ministre Abe.»
Face aux critiques, le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga a tenu ce 28 janvier à défendre le système judiciaire de son pays. «Je voudrais m'abstenir de dévoiler la teneur des discussions entre les deux dirigeants. Mais les enquêtes sont menées par des unités pleinement indépendantes selon des procédures appropriées basées sur des décisions de nature uniquement judiciaire», a-t-il souligné.
Renault-Nissan dans l'incertitude
Arrêté dès son arrivée en jet privé à Tokyo le 19 novembre, celui qui était alors le patron du groupe Renault-Nissan, soupçonné par les autorités japonaises de malversations, est directement passé par la case prison. Le traitement qui lui est réservé ne différerait guère de celui d'un prisonnier moyen.
Après deux mois de secousses déclenchées par l'arrestation surprise de l'ex-magnat de l'automobile, Renault a nommé cette semaine un binôme aux commandes : Jean-Dominique Senard à la présidence et Thierry Bolloré à la direction générale.
Renault détient actuellement 43% de Nissan, qui lui-même possède 15% de Renault (mais sans droit de vote) et 34% de Mitsubishi.
Une remise à plat de l'alliance, dont Carlos Ghosn était la clef de voûte, pourrait signifier une perte d'influence de Renault, alors que certains chez Nissan déplorent que le constructeur japonais ne soit pas traité sur un pied d'égalité malgré un poids qui a grandi au fil des ans.
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